Bitcoin bientôt accepté dans les grandes surfaces?

En France, Monoprix pourrait bientôt devenir le premier acteur de la grande distribution à accepter le bitcoin comme mode de paiement. C’est ce qu’a annoncé son directeur pour le commerce en ligne Patrick Oualid dans une interview. La mise en place pourrait se faire avant la fin 2014.

Volonté avant-gardiste ou coup de com’ ? Les deux peut-être. Toujours est-il que l’enseigne Monoprix (plus de 450 magasins en France) réfléchit sérieusement à accepter le bitcoin comme moyen de paiement, dans un premier temps pour les achats en ligne. C’est ce que révèle Patrick Oualid, directeur du commerce en ligne chez Monoprix, dans une interview publiée jeudi 9 avril dans Le Journal du Net. Rappelons que le bitcoin est cette monnaie dématérialisée lancée en 2009 qui permet d’effectuer des transactions par internet en toute confidentialité.

Un pari sur l’avenir

Précurseur dans le domaine du bio dans la grande distribution il y a dix ans, Monoprix veut l’être également dans celui de la monnaie virtuelle. « L’idée n’est pas de figurer absolument parmi les premiers qui s’y lanceront, pondère Patrick Oualid, mais de réfléchir à ce qu’ils (les bitcoins, ndlr) peuvent changer dans la vie de nos clients ». Alors que le paiement sans contact commence timidement à se mettre en place en France, Monoprix pense déjà au coup d’après.

« Chez Monoprix, nous sommes plusieurs à y croire. Les bitcoins ne sont pas un feu de paille », renchérit Patrick Oualid, même s’il s’empresse d’ajouter : « peut-être que finalement, c’est une autre monnaie alternative, un moyen autre que le bitcoin qui se généralisera ». « Dans 3 à 5 ans, poursuit-il, les consommateurs auront changé de façon de payer, leur rapport à l’argent aura évolué. En nous positionnant dès maintenant sur le bitcoin, nous démarrons notre courbe d’apprentissage, au contraire des acteurs qui attendrons 3 à 5 ans et essuieront les plâtres au moment où il sera peut-être déjà entré dans les mœurs ».

Dans la mesure où le bitcoin se négocie en ce moment autour de 300 euros l’unité, la démarche peut surprendre mais la monnaie virtuelle est divisible. Et Monoprix vise plutôt, dans un premier temps du moins, la clientèle qui achète en ligne et donc en plus grande quantité. « La priorité sera le site, mais nous abordons simultanément les canaux web et mobile », précise néanmoins Patrick Oualid qui estime que les magasins pourraient aussi être concernés.

Mauvaise image

Reste l’image encore floue, voire sulfureuse qui émane du bitcoin. Son cours, encore très fluctuant et instable, s’est effondré à plusieurs reprises et son utilisation est souvent associée aux trafics en tous genres qui ont lieu dans le web profond en toute illégalité.

« On pense que c’est la monnaie du blanchiment, la monnaie des voleurs. On n’a pas encore compris l’ampleur du sujet », admet le dirigeant de Monoprix. « Pourtant, se justifie-t-il, je suis convaincu que ne pas y croire, ce serait comme ne pas croire aux réseaux sociaux il y a quelques temps  ».

Patrick Oualid n’annonce pas encore de date pour l’arrivée du paiement en bitcoins chez Monoprix mais il laisse entendre qu’elle pourrait être effective à la fin de l’année en cours. « Techniquement, précise-t-il, cela ne me paraît pas très difficile à intégrer. De cette manière, conclut-il, si l’éclosion se produit en 2015, nous serons prêts ».

(Avec AFP)

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