C'est l'entrée la plus fracassante au gouvernement, celle d'Harlem Désir, exfiltré de la direction du PS et nommé secrétaire d'Etat aux Affaires européennes. Après la défaite aux municipales, cette nomination a de quoi faire enrager une grande partie de la gauche qui juge une telle nomination « pathétique ».
En effet, si le départ d’Harlem Désir a dû mettre tout le monde d’accord, la méthode heurte. « Le gouvernement comme placard », ou « la promotion pour les nuls », voilà ce que répètent tous les socialistes hors micro. Dans ses nouvelles responsabilités, Harlem Désir sera placé sous tutelle, puisque le tout nouveau secrétaire général de l'Élysée, Jean-Pierre Jouyet, un proche de François Hollande, est avant tout un grand spécialiste de l'Europe.
Reprise en main du PS
Mais ce qui fait peut être le plus grincer des dents, au PS, c’est la reprise en main programmée du parti par Jean-Christophe Cambadélis. La gauche du PS, elle, hurle officiellement et parle d’autoritarisme, en soulignant que le premier secrétaire doit être choisi par les militants. Jean-Christophe Cambadélis est un strauss-kahnien réputé pour ses analyses et son sens de la répartie. Il devra utiliser tous ses talents d’organisateur pour s’imposer. Très vite. Sur RTL, ce jeudi 10 avril, il a dit souhaiter le vote des militants concernant la nomination du Premier secrétaire du PS. Jean-Christophe Cambadélis a jugé, par ailleurs, la polémique sur la nomination de Harlem Désir, «excessive», et pense qu'il fera « un très bon ministre des Affaires européennes ».
Autre nomination extrêmement politique, celle du réformiste Jean-Marie Le Guen aux relations avec le Parlement. Un poste-clé pour cet ancien strauss-kahnien converti au hollandisme, qui devra chercher des majorités successives au gré des réformes à mettre en oeuvre, du pacte de responsabilité à la réforme pénale.
C'est sans aucun doute pour mieux conforter cette majorité encore assez fragile du Premier ministre Manuel Valls, après le départ des écologistes, que deux des radicaux de gauche, Annick Girardin et Thierry Braillard, font également leur entrée au gouvernement respectivement à la Francophonie et aux Sports.
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