France: un gouvernement Valls très politique

Le cabinet de Manuel Valls a été dévoilé ce mercredi 2 avril en fin de matinée. Seize ministres, huit femmes, huit hommes - parité respectée - et seulement deux nouveaux visages : Segolène Royal et François Rebsamen. Un « gouvernement de combat » dont parlait François Hollande.

Un gouvernement resserré, appelé à devenir un gouvernement de combat. Manuel
Valls semble s'en être donné les moyens avec l'entrée notamment de deux poids lourds du PS : Ségolène Royal, l'ex-compagne du président mais également la finaliste de la présidentielle de 2007, devient la numéro 3 du gouvernement au ministère de l'Ecologie et de l'Energie.

L'autre entrant, c'est François Rebsamen, le sénateur-maire de Dijon, un proche de François Hollande qui devient, lui, ministre du Travail et de l'Emploi. Après les entrants, on notera également les deux principaux sortants : Pierre Moscovici qui n'incarnait pas assez, dit-on, son ministère de l'Economie ainsi que Vincent Peillon qui aurait, lui, déçu à l'Education. Quant à Christiane Taubira, donnée elle aussi partante, elle reste finalement au ministère de la Justice.

De quoi caresser la gauche de la gauche dans le bon sens

Les deux ministres représentants l'aile gauche du PS sont promus : Benoît Hamon, nommé ministre de l'Education et Arnaud Montebourg ministre de l'Economie, de quoi caresser la gauche de la gauche dans le bon sens au moment où le Premier ministre Valls peine à se trouver une majorité solide. Arnaud Montebourg, qui devra
diriger Bercy en tandem avec Michel Sapin qui prend, lui, le portefeuille des Finances. Enfin, le très disputé ministère de l'Intérieur revient à Bernard Cazeneuve.

Premier couac

Déjà un petit couac et sans doute d’ailleurs un premier désaveu pour Arnaud Montebourg qui disputait au chef de la diplomatie française Laurent Fabius le portefeuille du Commerce extérieur, officiellement donc attribué au Quai d'Orsay, mais revendiqué par Bercy. C’est finalement le Quai qui devrait bel et bien hériter de ce portefeuille.


 ■ Réactions

Plusieurs réactions à droite. L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin craint que la continuité au gouvernement n’inquiète les Français.

« Tout ça pour ça », c'est la réaction du président de l'UMP sur BFM TV. Jean François Copé s’étonne du maintien de Christiane Taubira à la Justice : « Lorsque je vois la composition de ce gouvernement, je suis très inquiet. Voilà que M. Valls décide de maintenir Mme Taubira à la tête du ministère de la Justice après deux années calamiteuses en matière de politique pénale. Et qu'en est-il de la réforme pénale qu’elle veut imposer et dont chacun mesure que c’est un message de laxisme terrible dans la lutte contre la délinquance ? »

Et Jean-François Copé poursuit : « Je vois que M. Montebourg est promu en charge de la politique économique, c’est-à-dire de celui qui va aller discuter en Europe de notre politique économique notamment avec les Allemands qu’il a copieusement insultés pendant deux ans. Tout cela donne le sentiment d’un bateau ivre. »

Partager :