Chômage, fiscalité, retraites: le bilan de Jean-Marc Ayrault

Après la débâcle des élections municipales, Jean-Marc Ayrault a quitté Matignon ce mardi 1er avril. Il sera resté vingt-deux mois à la tête du gouvernement. Le nouveau Premier ministre Manuel Valls a rendu un hommage appuyé à son prédécesseur lors de la passation de pouvoir. Quel bilan économique laisse Jean-Marc Ayrault à son successeur ?

Arrivé aux commandes de l'Etat en pleine crise économique, la première mission de Jean-Marc Ayrault est d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année 2013, objectif qu'il n'atteint pas. Pire, le nombre de demandeurs d'emploi augmente pour atteindre aujourd’hui un niveau record. Difficulté aussi pour Jean-Marc Ayrault à redresser les comptes publics du pays, comme l'exige pourtant la Commission européenne. Il se heurte également à une forte contestation lorsqu'il tente d'initier la réforme fiscale avec une taxe à 75% pour les plus riches, ou encore lorsqu'il essaie de mettre en place l'éco-taxe.

Ras-le-bol fiscal

Il essuie un autre revers quand il décide d'augmenter les impôts pour tenter de contrôler le dérapage budgétaire. Une mesure qui ravive l'hostilité des citoyens et des chefs d'entreprises. C'est le ras-le-bol fiscal. De son passage à Matignon, on retiendra de Jean-Marc Ayrault la mise en place de la réforme des retraites. Conformément aux promesses du candidat Hollande, le gouvernement Ayrault a ramené le départ à la retraite à taux plein à 60 ans, sous condition de pouvoir justifier de 41 ans et demi de durée de cotisation.

70 000 emplois d'avenir

En faveur des jeunes de 16 à 25 ans, il instaure les emplois d’avenir. D’une durée de trois ans, ils sont destinés aux jeunes des quartiers défavorisés ou issus des zones rurales qui n’ont pas de qualification. Plus de 70 000 ont été signés à la fin de l’année dernière, le gouvernement prévoit le double d’ici la fin 2014. Autre nouveauté : l’accord sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi. Le texte prévoit plus de flexibilité aux entreprises comme la refonte des procédures de licenciement ou encore la mobilité interne, avec en parallèle la création de nouveaux droits pour les salariés comme les droits rechargeables lorsqu’un salarié est au chômage. Pour compléter l’aide aux entreprises, le gouvernement Ayrault a créé la Banque publique d'investissement.

Les chantiers amorcés

Le gouvernement Ayrault est aussi à l’origine de la loi sur la séparation bancaire. A partir de 2015, les établissements financiers devront séparer les activités des banques d’affaires de celles des banques de dépôts. Dernier chantier en date : le pacte de responsabilité, qui prévoit un allègement des charges de 30 milliards d’euros pour les entreprises afin de relancer l’investissement et l’emploi. C’est désormais à Manuel Valls de le mener à bien. 

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