Avec notre envoyée spéciale à Lyon, Jelena Tomic
L’ambiance était plutôt bon enfant mardi sur la place Saint-Jean. Beaucoup de jeunes, pour la plupart des étudiants asiatiques de l’Université de Lyon, mais aussi des activistes qui dressent un tableau sombre de la situation des Tibétains, comme Marcel Favel de l’association « Tibet, Chevaux du vent » qui a accueilli cette année à Grenoble quinze Tibétains. « Au Tibet, rien n’a changé, au contraire. Le génocide culturel continue à avancer et on voit bien que maintenant les Tibétains ne peuvent plus parler leur langue et sont réduits au suicide », explique-t-il.
Alain Bonora, de l’association « Aide aux réfugiés tibétains » (A.R.T. Grenoble), lance un appel directement au président chinois : « On voudrait dire au président Xi Jinping d’utiliser sa position extraordinaire qu’il occupe pour laisser son nom dans l’histoire en étant le libérateur du Tibet et non pas son oppresseur. C'est-à-dire de laisser aux Tibétains la liberté d’expression de leur religion, de façon à ce qu’ils ne soient plus à être au bout du rouleau, au point de se sacrifier eux-mêmes par le feu comme ils le font. Depuis deux ans, 128 Tibétains se sont immolés par le feu. »
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L’immolation comme seule forme de contestation, ou encore répression, torture et détention arbitraire... la liste est longue. Mais pour les activistes, le mouvement s’inscrit dans la durée, un travail de longue haleine, d’endurance et de ténacité au service des opprimés.