Les barreaux de France mènent désormais la fronde contre les écoutes. Fronde initiée il y a quelques jours par un petit groupe d’avocats pénalistes de renom. Reçus à l’Elysée ce matin, les représentants des barreaux ont donc réclamé au chef de l’Etat une évolution de la loi, pointant l’impérieuse nécessité de protéger le secret professionnel, pilier de la profession d’avocat.
Pour Pierre-Olivier Sur, bâtonnier de Paris, « il n’est pas possible qu’on puisse placer sous contrôle quiconque aujourd’hui, sans une limite dans le temps, sans un contrôle de proportionnalité des buts recherchés, et sans, évidemment, un organe de contrôle. Aujourd’hui, le juge décide et place sur écoute et personne ne peut attaquer la décision de placement sur écoute, sauf in fine de la procédure. Il faut un organe de contrôle qui filtre le désir d’enquête et d’investigation du juge d’instruction. »
A l’avenir, les demandes d’écoute pourraient donc être soumises à autorisation. Cette dernière pourrait être du ressort du juge des libertés ou de la chambre de l’instruction, ou encore du président du Tribunal de grande instance. Mais prudent, François Hollande n’a annoncé ce matin aucun calendrier pour ce futur projet de loi.