Ecoutes de Sarkozy: à qui profite l'affaire?

A quelques jours du premier tour des municipales, une partie de la gauche se réjouit de la multiplication des révélations dans les affaires auxquelles est lié Nicolas Sarkozy. Mais d’autres relativisent.

Dans les couloirs du Palais Bourbon, certains socialistes ne cachent par leur satisfaction après les révélations de Mediapart sur des extraits d'écoutes entre Nicolas Sarkozy et son avocat Me Thierry Herzog, renforçant les soupçons dans l’affaire de trafic d'influence qui embarrasse l'ancien chef de l'État depuis dix jours. « Ces affaires, ça réveille ‘Sarko l’épouvantail’, sourit un député. Ça va ressouder l’électorat de gauche tenté par l’abstention. » Un autre pilier de l’Assemblée nationale avance : « Ça va surtout démobiliser une petite partie de l’électorat UMP, une partie déçue ou écœurée qui n’ira pas voter dimanche ».

Mais au PS, on regarde aussi au-delà du scrutin municipal. Et on avoue un regret : Sarkozy affaibli, handicapé dans course à la candidature pour 2017, cela veut dire aussi qu’on perd peut-être notre meilleur adversaire, celui que personne à gauche ne veut revoir, analyse un député.

Tous s’accordent à dire que ces cascades de révélations vont surtout profiter au Front national. Rue de Solférino, la consigne a donc été passée : surtout, ne pas en faire trop. « Les affaires, ça tire toute la classe politique vers le bas. Les sondages de ce week-end l’ont montré : le discrédit touche droite et gauche confondues », analyse un cadre du parti.

À gauche, on craint ainsi l’amalgame. Entre le flot quasi quotidien des révélations et les contre-feux allumés par la droite, « les électeurs n'y comprennent plus rien », se lamente un élu. Et ceux-ci pourraient être tentés de mettre tout le monde dans le même sac, pour le plus grand bonheur du Front national. Le feuilleton Sarkozy n'est sûrement pas fini, et le climat « tous pourris » a encore de beaux jours devant lui.

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