France: la gauche divisée sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

La manifestation rassemblant des milliers de personnes contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a dégénéré, samedi 22 février. Le centre-ville de Nantes a été le théâtre d'affrontements entre plusieurs centaines d'opposants radicaux et les forces de l'ordre. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a condamné « avec la plus grande fermeté [ces] actes violents ». Le futur aéroport mobilise dans la rue mais aussi dans la classe politique, et cela génère de nombreuses dissensions à gauche.

Lorsque l’écologiste Cécile Duflot, ministre du Logement, désapprouve publiquement le projet de l’aéroport porté par le Premier ministre, Jean-Vincent Placé, chef de fil des sénateurs écologistes refuse de voir un quelconque combat contre son propre gouvernement.

« La politique, heureusement, n’est pas binaire, clame ce dernier, on n’est pas tout pour le gouvernement ou tout contre, et c’est bien je pense, et c’est peut-être courageux de notre part, nous les écologistes, d’être là, à battre le pavé. »

« Dissensions »

En tant que chef des « bonnets rouges », qui avaient violemment manifesté contre l’écotaxe, Christian Troadec, lui, se délecte des divisions au sein du gouvernement : « Lorsqu’on voyait le PS et l’UMP main dans la main sur cette question, aujourd’hui, on voit qu’il y a des dissensions de plus en plus fortes qui sont en train de naître, aussi bien au sein du PS qu’au niveau de l’UMP. »

« Cela ne se fera pas »

De son côté, le député européen Vert José Bové préfère tacler les reculs du Premier ministre : « Il y a un certain nombre de reculs qui ont été fait, je pense malheureusement à la "pollutaxe". Que Jean-Marc Ayrault annonce ou qu’il laisse traîner, de toute façon, ça revient au même, cet aéroport, jamais il ne se fera. »

Un émiettement de l’unité politique entre Verts et PS qui pourrait bien avoir des répercussions aux prochaines municipales.

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