France: le «pacte de responsabilité» n’emballe pas la classe politique

François Hollande a proposé, lors de ses vœux aux Français, un « pacte de responsabilité » aux entreprises pour lutter contre le chômage. La droite doute, la gauche de la gauche critique.

Pour gagner la bataille de l'emploi, François Hollande a appelé à la mobilisation de tous, et surtout des entreprises auxquelles le président a proposé un « pacte de responsabilité ». Autrement dit, la promesse d'allègements de charges en échange d'embauches.

Une proposition que la droite a accueillie avec suspicion. Le député UMP Sébastien Huygue a ainsi exprimé sa crainte de voir les entreprises enfermées dans un « nouveau carcan ». Le centriste Jean-Louis Borloo a quant à lui estimé que le pacte de responsabilité de François Hollande était juste une de ces formules dont le président a le secret. Une formule qui ne sera pas plus suivie d'effets que le « choc de simplification », promis en d'autres temps.

Mais à gauche, le verdict est plus sévère. Si les socialistes ont bien apporté leur soutien à la démarche de François Hollande, les communistes, eux, ont pris leurs distances. Pour Pierre Laurent, le dirigeant du PC : François Hollande « confirme qu'il ne changera rien de cette politique qui échoue depuis plus de vingt ans : moins de charges pour les entreprises pour soi-disant plus d'emplois ». Et Nathalie Arthaud, la porte-parole de Lutte ouvrière, d’enfoncer le clou : « En 2014, Hollande gardera comme cap de servir le patronat ».

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Le patronat mitigé

Dans un communiqué, le Medef se dit prêt à « participer et à s'impliquer activement pour bâtir concrètement le pacte annoncé par le président de la République ». Cette proposition va dans le sens de l'organisation patronale qui avait évoqué à l'automne un pacte de confiance pour la croissance et l'emploi. Moyennant la création d'un million d'emplois sur cinq ans, elle demandait des allègements fiscaux et une baisse du coût du travail.

En revanche, à la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), on se montre plus dubitatif. « Ce qu’on va constater, c’est qu’à partir du 1er janvier, on va avoir une augmentation des charges qui pèsent sur les entreprises, on va avoir une complexité administrative grandissante en raison du passage à 24 h hebdomadaires pour les contrats à temps partiel. Tout cela nous laisse un peu dubitatifs sur l’annonce qui a été faite, et de surcroit, qui a été faite sans aucune précision. On aimerait donc bien voir, et ne pas avoir à payer pour voir, cette fois-ci », critique le secrétaire général du syndicat, Jean-Eudes Dumesnil.

Pour le moment, le projet reste assez flou, François Hollande en dira peut-être un peu plus à la mi-janvier, lors de sa prochaine conférence de presse.

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