Environ 7 000 demandeurs d'emploi en moins, en France, pour le mois de novembre. Toutes catégories confondues, il reste aujourd'hui plus de 5 millions de chômeurs en France.
Point négatif : la hausse de 0,5% des demandeurs d'emploi n'ayant eu aucune activité (catégorie A, la catégorie de référence). Cela représente 17 800 personnes. Voilà qui annule presque le recul du mois passé, puisque cette catégorie avait enregistré 20 500 demandeurs d'emploi en moins en octobre.
En revanche, chez les jeunes, la baisse se poursuit toutes catégories confondues. Elle de près de 1%.
Ces chiffres sont évidemment une mauvaise nouvelle pour François Hollande. Il ne lui reste plus que décembre pour inverser la courbe du chômage en 2013 comme il l'avait promis.
Toutefois, il faut attendre les chiffres du quatrième trimestre, publiés début mars. D'après les économistes, ce sont ceux-là qui indiqueront une tendance durable.
Ceci dit, l'Insee n'est pas enthousiaste. L'institut table sur une croissance poussive, insuffisante pour réduire le chômage. Il devrait donc se stabiliser à 11% début 2014 pour repartir à la hausse au milieu de l'année prochaine.
■ RÉACTIONS
« Les chiffres du chômage pour le mois de novembre viennent atténuer ceux du mois d'octobre, mais ils ne modifient pas la tendance, a réagi François Hollande par communiqué ce mercredi. L'inversion de la courbe du chômage, sur laquelle je me suis engagé, est bien amorcée. »
Le président français pointe que « l'évolution des demandeurs d'emploi sans aucune activité est passée de +30 000 par mois au 1er trimestre 2013, à +18 000 par mois au 2e, puis à +5 500 par mois au 3e trimestre ». Et d'ajouter : « Sur les deux derniers mois, c'est une baisse moyenne de 1 350 du nombre des inscrits qui est enregistrée (...) La diminution durable du chômage est désormais à notre portée. »
Le député et porte-parole du Parti socialiste Eduardo Rihan-Cypel est sur la même ligne. Même si « les choses sont toujours difficiles », avoue-t-il, il faut voir dans ces chiffres « quelques signes d'optimisme qui permettent de penser qu'il ya une inversion de la courbe ». « Je crois que ça nous permet de garder encore de l'optimism pour garder de façon durable cette inversion. »
Sans surprise, Jean-François Copé ne partage pas du tout la même analyse. Le président de l'UMP « demande à François Hollande de s'adresser aux Français pour prendre acte de son échec et annoncer immédiatement un changement de politique économique ».
Pour Florian Philippot, vice-président du Front national, ces chiffres sont dus au fait que François Hollande « continue comme ses prédécesseurs de l'UMP une même politique ultra-libérale d'ouverture totale des frontières. Il est donc logique qu'on ne crée par de richesses, qu'on ne crée pas de valeur et donc qu'on ne crée pas d'emploi en France. »
Pour le patronnat français, « la baisse des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques devrait désormais être la priorité du gouvernement et des collectivités locales pour les années qui viennent ». Pour le Medef, « la situation actuelle doit également nous amener à regarder avec lucidité la situation de l'assurance chômage ».
Sur le constat, le patronnat est au moins rejoint par la CGT, qui estime qu'il n'y a pas eu de « cadeau sous le sapin gouvernemental. Les chiffres du chômage de cette fin d'année ne sont pas bons et loin de l'attente du gouvernement (...). Ces chiffres confirment les prévisions pessimistes de l'Insee qui annonce un taux de chômage à 11% fin juin 2014. »