Baisser les charges des entreprises, abaisser le coût du travail, réduire la dépense publique parce que « les impôts sont trop lourds », François Hollande est décidément ce président socialiste, ou social-démocrate, qui aime briser certains tabous à gauche mais pour une raison essentielle, d'après lui : la lutte contre le chômage, c'est son seul engagement, sa seule priorité, dit-il.
Ce furent donc des vœux très économiques mais aussi très politiques. Avec un message de fermeté et d’« intransigeance » face au racisme et à l'antisémitisme, en pleine affaire Dieudonné, et après les attaques contre sa ministre Christiane Taubira. « La République n'est pas négociable ».
Président de tous les Français, garant du pacte républicain, François Hollande a aussi formulé des vœux partisans, en évoquant les élections européennes de mai prochain. Il en appelle à « promouvoir une majorité tournée vers l'emploi et la solidarité, et non vers l'austérité », en clair une majorité de gauche. Avec un avertissement sans équivoque contre le Front national, qui a le vent en poupe : « Ce n'est pas en défaisant l'Europe qu'on fera la France de demain ».
■ ZOOM SUR : le « pacte de responsabilité »
François Hollande persiste et signe : il veut gagner la bataille de l'emploi, même si cela devait prendre plus de temps que prévu.
Un « pacte de responsabilité » qu'il propose aux entreprises est fondé sur un principe simple : moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur les activités, mais en contrepartie, plus d'embauches et plus de dialogue social.
Comment ce pacte pourrait s'articuler dans la pratique ? Pas de précision là-dessus dans le discours présidentiel. Rappelons qu'un autre dispositif destiné aux entreprises existe déjà. C'est le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi qui permet notamment la baisse des cotisations sociales. En vigueur depuis début 2013, cet avantage fiscal est censé aider les entreprises d'investir et donc, à terme, d'embaucher. Mais son efficacité reste encore à prouver.
Car pour créer l'emploi, un autre facteur entre en jeu. C'est la croissance. Pour 2014, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) table sur une hausse de 1,3% du PIB. Mais cela reste trop faible pour envisager une amélioration du marché du travail.