Fin novembre, la France comptait 3 290 000 chômeurs sans aucune activité. On peut regarder le verre à moitié vide et souligner que le chômage est en augmentation quasi constante depuis 2011 avec la multiplication des plans sociaux dans tous les secteurs.
On peut aussi voir le verre à moitié plein et mettre en avant, comme le fait le gouvernement, que le rythme de progression du nombre des chômeurs ralentit, passant de plusieurs dizaines de milliers de nouveaux inscrits à Pôle emploi par mois à quelques milliers « seulement ». Et que l’activité à temps partiel reprend, ce qui est mieux que rien. Mais, inversion de la courbe du chômage ou pas, les chiffres reflètent une situation très dégradée de l’emploi.
Nombreux plans sociaux
En effet, 2013 a connu un nombre historiquement élevé de faillites : plus de 62 000 entreprises ont mis la clef sous la porte. On n’a retenu que les plans sociaux qui sont intervenus dans les plus grandes entreprises : Gad, FagorBrandt ou EADS, mais comme le relève Bernard Vivier directeur de l’Institut supérieur du Travail, ce n'est que la partie émergée de l’iceberg car, dit-il « les suppressions d’emplois dans les grandes entreprises ne représentent pas 10 % des raisons d’inscriptions à Pôle emploi. La quasi totalité de ces inscriptions est le fait de petites ou moyennes entreprises. La croissance n’est toujours pas suffisante pour stabiliser l’emploi dans notre pays ».
« Ras-le-bol fiscal »
Autre fait marquant de 2013 : la hausse de la fiscalité. Cette année 16 millions de ménages ont vu leurs impôts augmenter dont 2 millions sans que leurs revenus aient progressé. Le mécontentement était latent mais l’instauration de l’écotaxe a mis le feu aux poudres : le mouvement des « bonnets rouges » bretons était né popularisant le thème du « ras le bol fiscal ».
Une agrégation de revendications hétéroclites dont le gouvernement a tenté de sortir en annonçant en novembre une remise à plat de la fiscalité dès 2015. Au lieu d’apaiser les classes moyennes, cela a ravivé leurs craintes de voir les impôts augmenter encore. Autant dire que cette réforme ne se présente pas au mieux pour le gouvernement.
Pour le retour du « made in France »
La réindustrialisation, enfin, a été le maître-mot de l'économie en 2013. Le retour du « made in France », c'est le cheval de bataille d'Arnaud Montebourg. Le Medef, l'organisation patronale, a fait de la baisse des charges « la » solution unique au recul de l'industrie en France.
Mais pour Fréderic Monlouis-Félicité, délégué général de l'Institut de l'Entreprise, c'est l’ensemble de cette politique qui est à revoir : « La compétitivité-coût, c’est un vrai sujet à court terme. Il faut effectivement alléger un certain nombre de charges qui pèsent sur les entreprises. Mais à long terme, c’est la compétitivité hors coût, c'est-à-dire la qualité, la différenciation, l’innovation, qui va faire qu’on préfère acheter un produit français plutôt qu’un autre ». Ce n'est pas encore un raz-de-marée mais, par exemple, une partie des vélos électriques de la marque Solex sera assemblée en France, et non plus en Chine, à partir de 2014.