France: Bernard Petit et Mireille Ballestrazzi nommés aux postes les plus convoités de la PJ

Deux nominations ce mercredi 11 décembre aux deux postes les plus convoités de la police judiciaire française : au 36, Quai des Orfèvres, c'est Bernard Petit, le sous-directeur à la lutte contre la criminalité organisée, qui succède à Christian Flaesch, sanctionné pour sa récente « faute de déontologie », selon les mots employés par Manuel Valls. Il avait prévenu l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux d'une audition à venir. Et à la direction centrale de la police judiciaire, c'est Mireille Ballestrazzi qui prend la suite de Christian Lothion, lequel partira à la retraite en janvier. La commissaire, estimée dans le métier, partait grande favorite.

Pour succéder à Christian Lothion, qui part à la retraite début janvier, Mireille Ballestrazzi fait depuis toujours figure de favorite. Quoi de plus naturel pour l'actuelle numéro deux de la direction centrale de la police judiciaire que de monter d'un cran et de prendre la tête, à 59 ans, de la fameuse PJ dans laquelle elle a effectué toute sa carrière.

Un parcours hors pair

Après des études littéraires, Mireille Ballestrazzi est devenue commissaire en 1976, à une époque où l'Ecole nationale supérieure de la police venait tout juste de s'ouvrir aux femmes. Toute sa carrière, elle l'a passée à la PJ, la police judiciaire, où elle est particulièrement respectée.

Son parcours est intéressant : répression du grand banditisme à Bordeaux, nomination comme commissaire divisionnaire en 1991, arrivée à Ajaccio en 1993, gestion en tant qu'adjointe de la très sensible section des affaires économiques et financières à Paris. Pour le grand public, Mireille Ballestrazzi, c'est d'abord la commissaire qui est parvenue à récupérer au Japon quatre tableaux volés de Corot, et en Corse neuf toiles impressionnistes, dont le célèbre Impression soleil levant de Claude Monet.

C'est aussi la première femme, avec Martine Monteil, qui accède à des postes à responsabilités au sein de la police, permettant à la PJ de se féminiser et aux esprits d'évoluer. En novembre 2012, alors qu'elle était déjà numéro deux de la direction centrale depuis 2010, elle a été élue pour quatre ans présidente du comité exécutif d'Interpol, des fonctions plutôt honorifiques, qui pourraient très bien se combiner avec ses nouvelles attributions.

Bernard Petit, un homme qui ne fait pas l'unanimité

Côté Quai des Orfèvres cette fois, à la direction de la police judiciaire de la préfecture de Paris, l'ambiance est beaucoup plus tendue. Moins charismatique que ses prédécesseurs du 36 Quai des Orfèvres, Christian Flaesch était aussi trop jeune pour partir à la retraite et l'entourage de Manuel Valls lui cherchait une autre affectation depuis un certain temps pour « faire respirer le service ».

En fait, celui que le ministre salue aujourd'hui comme un « grand flic », un « grand professionnel », était jugé comme trop proche du gouvernement précédent et c'est d'ailleurs cette relation privilégiée qui lui a coûté son poste. Un coup de fil à Brice Hortefeux, l'ancien ministre de l'Intérieur, pour le prévenir d'une convocation à venir et c'est la « faute déontologique » caractérisée. Christian Flaesch est remercié et remplacé en quelques heures, comme pour faire du passé table rase.

Son successeur s'appelle Bernard Petit, un policier connu pour sa forte personnalité et son franc parler. Un homme qui aime l'action, mais qui ne fait pas l'unanimité. Il était jusqu'ici numéro 3 de la direction centrale de la police judiciaire, en charge de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière. Ce qui lui permet de souffler le poste à Philippe Bugeaud, l'actuel patron de la PJ de Versailles, pourtant largement favori.

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