France: la prostitution en question devant l'Assemblée

L'Assemblée nationale examine ce vendredi 29 novembre une proposition de loi visant à sanctionner les clients des prostituées. Cela promet des débats très animés dans l'hémicycle et plusieurs manifestations dans la rue, tant cette question divise. Retour sur ce que prévoit cette proposition de loi controversée.

Dans l'esprit du texte, la personne prostituée est une victime, et son client forcément complice du sort qui lui est réservé. Il doit donc être puni d'une amende de 1 500 euros, doublée en cas de récidive, ou bien suivre un stage de sensibilisation comme alternative à cette contravention. En revanche, pas de peine de prison : un temps envisagée, cette mesure a fini par être écartée. Voilà pour le côté répressif.

Pour le volet social, tout un accompagnement est prévu pour venir en aide aux personnes voulant quitter la prostitution, notamment la délivrance en cas de besoin d'un titre de séjour de six mois, renouvelable.

Pour autant, cette proposition de loi divise autant les députés que les associations, la société civile que les personnes prostituées elles-mêmes. Si elles se réjouissent de voir enfin disparaître le délit de racolage sur la voie publique, ces dernières sont pour la plupart extrêmement inquiètes des effets pervers du texte à venir : il risque de rendre les clients tellement craintifs que les prostituées seront contraintes de « travailler » de façon encore plus cachée. Mais qui dit clandestinité renforcée, dit aussi risques aggravés pour la santé et la sécurité.

→ A (RE)LIRE: Début de l'examen du projet de loi contre la prostitution en France

Partager :