Au lieu de protéger les prostituées, la loi contre le racolage public a marginalisé les travailleur(-euse)s du sexe. « La pénalisation des clients qui est envisagée est une mesure répressive, et de plus, indirecte, précise Cécile Lhuillier, co-présidente d’Act up-Paris, mais qui sera quand même à l’encontre des travailleuses du sexe. Elle va les éloigner des lieux de soins, de dépistage de prévention, entraver leur accès aux droits, et par là même, va les mettre en danger notamment par rapport au VIH et aux infections sexuellement transmissibles ».
Pénaliser les proxénètes
Johanna Ricon est travailleur du sexe depuis vingt ans. Il ne voudrait pas que le gouvernement empêche à ceux qui le souhaitent de pratiquer librement le plus vieux métier du monde : « Les femmes qui sont victimes de la traite, souvent, une fois libérées de leur proxénète, vont continuer dans le métier du sexe. Ces femmes vont comprendre qu’elles étaient victimes de trafic et qu’une fois qu’elles vont acquérir leur indépendance, elles comprendrons que le métier du sexe va les amener à une indépendance économique. Ce qu’il faut pénaliser, c’est les proxénètes. »
Pénaliser les proxénètes et pas les prostituées, ni leurs clients, c’est le souhait de la plupart des travailleur(-euse)s du sexe.