France: les «travailleur(-euse)s du sexe» demandent l'abrogation de la loi sur le racolage passif

Mise en place le 18 mars 2003, la loi pénalisant le racolage public fête son anniversaire ce lundi. Son but était de protéger les prostituées du proxénétisme et de la traite d'êtres humains. A l'occasion des 10 ans de la loi contre le racolage, associations et responsables politiques ont manifesté ce samedi 16 mars à Paris pour exiger l'abrogation de cette mesure légale qui, selon les manifestants, n'a fait que marginaliser les prostituées. Ils ne voudraient pas pour autant qu'une autre loi ne vienne pénaliser les clients des travailleur(-euse)s du sexe.

Au lieu de protéger les prostituées, la loi contre le racolage public a marginalisé les travailleur(-euse)s du sexe. « La pénalisation des clients qui est envisagée est une mesure répressive, et de plus, indirecte, précise Cécile Lhuillier, co-présidente d’Act up-Paris, mais qui sera quand même à l’encontre des travailleuses du sexe. Elle va les éloigner des lieux de soins, de dépistage de prévention, entraver leur accès aux droits, et par là même, va les mettre en danger notamment par rapport au VIH et aux infections sexuellement transmissibles ».

Pénaliser les proxénètes

Johanna Ricon est travailleur du sexe depuis vingt ans. Il ne voudrait pas que le gouvernement empêche à ceux qui le souhaitent de pratiquer librement le plus vieux métier du monde : « Les femmes qui sont victimes de la traite, souvent, une fois libérées de leur proxénète, vont continuer dans le métier du sexe. Ces femmes vont comprendre qu’elles étaient victimes de trafic et qu’une fois qu’elles vont acquérir leur indépendance, elles comprendrons que le métier du sexe va les amener à une indépendance économique. Ce qu’il faut pénaliser, c’est les proxénètes. »

Pénaliser les proxénètes et pas les prostituées, ni leurs clients, c’est le souhait de la plupart des travailleur(-euse)s du sexe.

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