Réforme fiscale: Ayrault fait le ménage à Bercy et annonce des négociations dès lundi

En France, la réforme de la fiscalité promise par Jean-Marc Ayrault et qui, il l'a dit aujourd'hui mercredi, commencera lundi par des discussions avec les partenaires sociaux sur une remise à plat de la fiscalité, notamment l'instauration d'un «système gagnant gagnant» pour les entreprises qui ne pèserait pas que sur le coût du travail. Mais tout commence par un changement au sein de Bercy. C'est le journal Le Monde d'aujourd'hui et Le Canard enchaîné qui en parlent.

A défaut d'un remaniement gouvernemental, voilà déjà un coup de balai à Bercy. Le président de la République serait tombé d'accord avec le Premier ministre sur le changement à la tête de deux importantes directions administratives de Bercy. On attend le remplacement du directeur du Trésor, Ramon Fernandez, par François Villeroy de Galhau, ainsi que celui du Budget, Julien Dubertret, par Denis Morin.

Les deux hauts fonctionnaires nouvellement nommés devront coordonner la réforme de la fiscalité en France, un chantier lancé par Jean-Marc Ayrault.

Jean-Marc Ayrault reprend la main

Dans cette nomination le journal Le Monde voit un véritable tournant du quinquennat, avec une prise d'indépendance de la part du Premier ministre. Jean-Marc Ayrault reprend en main Bercy et fixe le futur calendrier de la concertation fiscale. La première partie de la réforme devrait être prête avant l'été 2015.

Le Premier ministre compte rester en place au moins jusqu'à cette date. Une façon de répondre aux rumeurs de remaniement de ces derniers jours.


La fiscalité française à l'épreuve de ses voisins européens

L'annonce d'une remise à plat de la fiscalité française intervient au moment où tous les pays européens comptent leurs divisions dans un climat de guerre fiscale discrète. Pour le patronat cette réforme doit tout d’abord alléger les entreprises des prélèvements obligatoires, le plus élevé de l’Europe.

À première vue, la France n'est pas compétitive sur le plan fiscal par rapport aux autres pays européens. Le poids de la fiscalité française sur le capital et le travail est le plus élevé d'Europe. Le taux de la taxation des entreprises en France s’élève à 36,1% du bénéfice, bien devant le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie ou l’Irlande.

La France, championne des charges sociales

En termes de charges sociales, la France est aussi championne d'Europe. Elles représentent 51,7% du total des prélèvements sur les entreprises, juste devant de la Belgique mais l’Italie et l’Allemagne sont bien derrière. Toutefois, les discours de ceux qui dénoncent ces taux doivent être nuancés. C’est vrai, la France est au plus haut haut en termes de taux, mais elle tombe vers le bas sur le montant effectif récolté.

En effet il existe de nombreuses possibilités de déductions. Quant aux particuliers, avec un taux d'imposition du revenu de 50,2%, la France se trouve parmi les premières de la classe en Europe. Elle est dépassée seulement par les pays du nord comme le Danemark ou le suède. Ici encore, le taux ne fait pas tout ; en effet d'autres pays européens ont des dispositifs, que ne possède pas la France, et qui permettent de faire baisser l'imposition.

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