La taxe à 75% met le football français en danger. C'est en tout cas ce que clament les responsables des clubs qui ont décidé d'organiser une journée blanche le 30 novembre, autrement dit, ni plus ni moins, qu'une grève des matchs. Une annonce destinée à mettre la pression sur François Hollande, qui doit les recevoir la semaine prochaine.
En attendant à Matignon, sans vouloir anticiper sur le résultat de cette réunion, on rappelle tout de même qu'« en surplomb de tout dispositif fiscal, il y a le principe d'égalité », qu'un club de football est « une entreprise comme une autre », et que la taxe a été plafonnée « à 5% du chiffre d'affaires justement pour ne pas peser indûment sur les acteurs économiques ». Et au ministère du Budget, on ajoute : il faut tenir bon. Un sentiment que les Français semblent partager puisqu'ils sont 85% à être favorables à l'application de la taxe aux clubs de football.
44 millions d'euros pour la Ligue 1
Quatorze clubs sont concernés par cette taxe. Elle représenterait 44 millions d'euros pour la Ligue 1 uniquement. Et le Paris Saint-Germain à lui seul s'acquitterait de près de la moitié de cette somme. Le club compte 18 joueurs payés plus d'un million d'euros par mois. Pour Zlatan Ibrahimovic, seul, qui touche 14 millions d'euros nets par an, le PSG devra payer près de 10 millions d'euros d'impôts.
Mais la situation est surtout critique pour les clubs de milieu de tableau qui ne sont pas soutenus par des milliardaires. L'Olympique lyonnais et l'Olympique de Marseille notamment prévoient un surcoût d'environ 5 millions d'euros. Le grand gagnant dans l'affaire reste l'AS Monaco. Une quinzaine de ses joueurs touchent plus d'un million d'euros par mois. L'attaquant Radamel Falcao serait payé environ 18 millions par an. Pour autant, sans siège social en France, le club monégasque échappe donc au fisc.