« Les deux candidats ont reconnu la victoire de Patrick Mennucci, avec des scores serrés mais suffisamment nets » pour qu'ils soient acceptés par les deux finalistes, a déclaré à la presse, depuis la fédération des Bouches-du-Rhône, le secrétaire national aux fédérations du PS Alain Fontanel. Patrick Mennucci affrontera le sortant Jean-Claude Gaudin (UMP) aux municipales de 2014.
Samia Ghali a reconnu la victoire de son adversaire, tout en se disant « déçue du gouvernement ». « Il faut ce soir reconnaître la victoire pas d'un seul homme, mais de cinq candidats plus le gouvernement », a-t-elle déclaré alors que ses partisans huaient les noms de François Hollande et Jean-Marc Ayrault.
Aucun chiffre officiel n'a été dévoilé quant aux résultats. Selon le député Henri Jibrayel, défait au 1er tour et soutien de M. Mennucci, celui-ci est arrivé en tête dans les 15e et 16e arrondissements, fief de Samia Ghali.
Les sympathisants de gauche avaient voté nombreux dimanche pour ce second tour. « Autour de 24 000 » personnes se sont exprimées, a dit à l'AFP le président de la Haute autorité des primaires, Me Jean-Pierre Mignard, ajoutant que le vote, tout au long de la journée, s'était déroulé dans « des conditions très régulières ». Au premier tour, 20 734 électeurs s'étaient déplacés.
Une atmosphère pesante
Samia Ghali, 45 ans, partait avec une longueur d'avance après être arrivée en tête (25,25%) le 13 octobre devant Patrick Mennucci (20,65%), 58 ans. Ce dernier pouvait se prévaloir du soutien de trois des quatre candidats éliminés, le conseiller général Christophe Masse (14,29%) n'ayant pas donné de consigne.
Après un entre-deux-tours explosif, les deux candidats, pourtant invités à rester discrets par la Haute autorité des primaires (HAP), ont fait des déclarations politiques à la presse. Patrick Mennucci s'est adressé à la candidate malheureuse, appelant à l'union.
La sénatrice a réitéré ses attaques contre la « bande de Mennucci » et contre le gouvernement, estimant qu'il s'était « mêlé de cette campagne alors que ce n'était pas sa place ».
Le gouvernement a pour sa part appelé de nouveau au rassemblement pour « donner un nouveau destin à Marseille et tourner la page du guérinisme ».
Les bureaux de vote avaient été placés sous haute surveillance par la HAP après un premier tour perturbé par des problèmes de listes d'émargement, fausses ou incomplètes, et surtout l'affaire « des minibus » - des véhicules loués par Samia Ghali pour conduire les électeurs aux bureaux de vote. Dimanche, l'autorité a estimé que tout était rentré dans l'ordre.
La primaire avait pour but d'insuffler « une dynamique populaire de mobilisation » dans une fédération des Bouches-du-Rhône sous tutelle depuis mars, afin de mettre fin au règne de Jean-Claude Gaudin, 74 ans, aux commandes de la ville depuis 1995.
(Avec AFP)