Les 55 bureaux de vote ont ouvert à neuf heures ce dimanche matin. A la mi-journée, on comptait 20 à 25% de votants de plus qu'au premier tour. Ce qui ne veut cependant pas forcément dire qu’il y aura plus d’électeurs. C’est un phénomène en fait, qu’on avait observé déjà lors de la primaire socialiste pour la présidentielle.
Globalement, nous dit-on, les opérations de vote se passent bien. Seuls un ou deux incidents ont été signalés : la serrure d’un bureau de vote sabotée à la colle super glue, des représentants de candidats postés devant l’entrée des bureaux de vote et puis toujours les fameux bus de Samia Ghali qui avaient déjà défrayé la chronique dimanche dernier. « C’est Marseille, dit un socialiste, on est la risée de la France ».
Forte tension
La tension est beaucoup montée depuis le soir d'un premier tour, le 13 octobre dernier, marqué de nombreux dysfonctionnements et accusations entre candidats : listes d'émargement erronées privant de vote de nombreux militants, moyens de transports mis à la disposition des votants, dons d'argent... Les attaques entre les deux finalistes se sont multipliées, directement et par médias interposés.
Lors d’une visite dans le quartier historique du Panier samedi 19 octobre, Samia Ghali laisse même planer le doute quant à son avenir au sein du Parti socialiste. La sénatrice maire des quartiers Nord est très critique vis-à-vis de sa famille politique.
Selon elle, il y aurait comme un air de « tout sauf Ghali » au sein du Parti socialiste, en référence au ralliement quasi exclusif des candidats malheureux à l’autre finaliste Patrick Mennucci. Le dernier à s’exprimer, Christophe Masse, chef de l’opposition au conseil municipal, n’a lui donné aucune consigne de vote.
Patrick Mennucci, accusé d’être le candidat de Paris, a finalement changé de registre et répondu à sa rivale qu'il décrit comme la candidate du système clientéliste local.
Au final, des deux côtés, les attaques personnelles priment sur les idées et les programmes politiques. Une ambiance détestable s’est emparée de cette primaire, laissant à penser que cette campagne ne sera pas sans conséquences. L’exercice de la primaire pourrait laisser quelques cicatrices et l'inquiétude monte dans les rangs socialistes : les deux ténors du parti socialiste marseillais parviendront-ils à se rassembler à l'issue du second tour ?
D'ici là, le résultat de ces primaires s'annonce serré. Au premier tour, Samia Ghali ne comptait que 900 voix d'avance. Mathématiquement, Patrick Menucci a l'avantage sur le papier puisqu'il bénéficie du soutien de trois des quatre autres candidats battus. Verdict dans la soirée.