Affaire Leonarda: Valls rentre à Paris pour éteindre la polémique

Valls a été poussé dans l'avion par la polémique. Le ministre de l'Intérieur a décidé d'écourter sa visite aux Antilles pour rentrer à Paris où les conclusions de l'enquête administrative sur l'expulsion de la jeune Leonarda vers le Kosovo doivent lui être rendues ce samedi 19 octobre. Les critiques fusent à gauche, notamment de la part de Valérie Trierweiler.

L'urgence pour Manuel Valls est à Paris. Le ministre de l'Intérieur a donc préféré sacrifier la dernière étape de sa visite aux Antilles pour revenir plus vite dans la capitale, où l'affaire Leonarda n'a cessé de s'envenimer. Et la polémique s’accélère. En quelques jours, Manuel Valls est devenu le ministre le plus honni d’une grande partie de la gauche.

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Pour légale qu’elle soit, l’expulsion de cette adolescente reste pour une partie de l’opinion moralement inacceptable, et elle jette le trouble jusque dans les rangs du gouvernement. Le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, a ainsi affirmé que les expulsions ne peuvent pas intervenir dans le cadre de la scolarité.

Même si François Hollande a fait savoir qu'il soutenait son ministre, Manuel Valls est toujours sur la sellette : les attaques de la gauche et des lycéens se sont concentrées sur lui. La démission du ministre de l'Intérieur, accusé de mener la même politique d'immigration que la droite, a d'ailleurs été réclamée par Olivier Besancenot ou Jean-Luc Mélenchon.

« Il faut du discernement dans l'application des lois »

Même au sein du Parti socialiste, certains ont ostensiblement pris leurs distances avec Manuel Valls, au nom des valeurs de la République. Dernière en date, la candidate à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, a affirmé qu'il fallait « du discernement dans l'application des lois ».

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La compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, a quant à elle déclaré : « L’école est là pour offrir des chances. Elle est là pour offrir l’égalité des chances. Elle n’est pas là pour exclure, et encore moins quand on juge des parents et pas des enfants. »

Le ministre de L'intérieur sait qu'il ne sera pas sacrifié, mais qu'il va lui falloir donner des gages. Pour tenter d’endiguer la crise, le gouvernement va certainement réexaminer les règles d’expulsion des jeunes sans papiers.

Vers un compromis bancal

Aux Antilles, Manuel Valls a commencé à amorcer la transition vers l'apaisement en déclarant : « S'il faut sanctuariser l'école, nous le ferons ». De toutes façons, François Hollande n’a pas vraiment le choix. Il doit tenir compte de la levée de bouclier qu’a provoqué cette affaire, mais il ne peut ignorer la popularité de Manuel Valls.

On imagine donc un compromis bancal. D’un côté la sanctuarisation de l’espace scolaire, un possible retour de Leonarda, et de l’autre Manuels Valls conserverait son poste. Reste que le mal est fait. L’Elysée au plus bas dans l’opinion, se serait bien passé de ce nouveau pataquès.

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