Avec notre envoyé spécial à la cour d’appel de Paris, Franck Alexandre
« Elle a déjà gagné, Fatima Afif », martèle Richard Malka, l’avocat de la crèche Baby Loup. « Elle a gagné sa guerre, poursuit-il, car désormais le rapport de force est en faveur du communautarisme ». Et l’avocat d’expliquer que la décision de la Cour de cassation a galvanisé les revendications. « Ainsi, explique-t-il, à la crèche Baby Lou, certains parents exigent le retrait d’assiettes sur lesquelles figure un petit cochon rose, car cela choque leur conviction religieuse ».
→ A (RE) LIRE : En France, les prud'hommes valident le licenciement d’une employée voilée d’une crèche
De l’autre côté de la barre, la salariée, licenciée pour avoir porté le voile, le défie du regard mais Richard Malka insiste : « La République vacille, on vous demandera de céder toujours un peu plus ». Et de conclure : « Je ne vois pas où il pourrait y avoir plus grande nécessité de neutralité que dans une crèche ».
Le procureur général François Falletti défend la même ligne : « Oui, le licenciement était justifié », et il prend le contre-pied de la Cour de cassation, affirmant que l’employeur a bien la possibilité de faire respecter la neutralité religieuse.
La cour d’appel, réunie en audience solennelle, va donc devoir fixer la règle et peut-être ainsi entrer en résistance face à la plus haute juridiction française. Elle rendra sa décision le 27 novembre.