En France, les prud'hommes valident le licenciement d’une employée voilée d’une crèche

C'était un jugement très attendu. Le conseil des prud'hommes de Mantes-la-Jolie a validé lundi 13 décembre le licenciement pour faute grave d'une ex-salariée musulmane qui réclamait près de 120 000 euros pour avoir été licenciée alors qu'elle affichait sa volonté de travailler voilée dans une crèche associative, « Baby Loup », située à Chanteloup-les-Vignes dans les Yvelines, en banlieue parisienne.  

L'ancienne employée de la crèche Baby Loup a été déboutée de toutes ses demandes. Pour la directrice de la crèche, Natalia Baléato, ce jugement est une victoire.  « Je suis soulagée. C’est un long combat. C’est vingt ans de travail, vingt ans qui ont été reconnus et on va pouvoir continuer maintenant dans la sérénité », a-t-elle dit.

Un sentiment de soulagement partagé par le comité de soutien des parents : « Bien sûr, c’est important. Sans Baby Loup, je ne peux pas travailler ». Pourtant, cette mère de famille refuse de se prononcer sur le fond du dossier, le port du voile : « Ecoutez, moi je n’ai pas à me prononcer sur cela. Le jugement a été rendu. Voilà ».

Pour Elodie Grolleau, directrice adjointe de Baby Loup, ce procès a été difficile : « Cela a été assez lourd d’être accusée de discrimination au sein d’un quartier, ce n’est pas évident ».

A l'extérieur du tribunal, un vif échange oppose un citoyen, Ahmed, qui conteste cette décision du tribunal à Sihem Habchi, présidente de Ni putes ni soumises (NPNS) : « Je suis désolée Monsieur. ll y a des femmes qui se battent pour cela ».

« Nous avons gagné, la justice nous a donné raison. La République nous a donné raison », lance une personne. Si ce jugement réaffirme le principe de la laïcité, il montre aussi que le combat n’est pas terminé.

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