Lors de l'instruction, il n'avait rien dit. Mais à la barre, Denis Gauthier Sauvagnac a, du bout des lèvres, confirmé que les 16 millions d'euros retirés en liquide des caisses de l'UIMM étaient bien destinés aux syndicats, « aux cinq syndicats représentatifs », a-t-il précisé.
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Autant dire que Denis Gauthier Sauvagnac, la discrétion incarnée, a dû se faire violence. Mais il y a des limites. Ainsi interrogé sur les noms de ses interlocuteurs, l'ex-patron de l'UIMM s'est à nouveau muré dans le silence : « Je ne souhaite pas trahir leur confiance, ce n'est conforme ni à mes convictions ni à mes valeurs ». Avant de conclure : « Je suis coincé, je ne peux pas aller plus loin. »
Pas à l'aise avec « la chose »
Enarque, ancien inspecteur des finances, Denis Gauthier Sauvagnac n'a semble-t-il jamais été très à l'aise avec cette distribution d'enveloppes destinées à « fluidifier » les relations sociales.
Interrogé sur l'existence d'éventuelles compensations en échange de l'argent versé, l'ex-homme fort du patronat a affirmé qu'il n'y avait jamais eu de complaisance, que c'était en quelque sorte une forme d'abonnement. Et comme pour prouver qu'il n'était pas un chaud partisan de ces méthodes qu'il appelle par pudeur « la chose », Denis Gauthier Sauvagnac raconte alors cette anecdote : un des bénéficiaires lui aurait dit qu’il était plus radin que son prédécesseur.