Quand tombe le communiqué de l'Elysée, en septembre 2011, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire, deux proches de Nicolas Sarkozy, viennent coup sur coup d'être mis en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi.
En affirmant que le « nom du chef de l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier », l'entourage du président espère probablement ouvrir une sorte de paratonnerre pour le protéger. Avec, ou sans son assentiment ? Cela reste à explorer.
Toujours est-il que c'est exactement l'inverse qui se produit : les familles des victimes et leur avocat s'étranglent, car ce communiqué officiel sous-entend clairement que Nicolas Sarkozy et/ou ses conseillers ont eu accès à des pièces importantes, pourtant placées sous le secret de l'instruction.
Cette immixtion du politique dans une affaire censée ne regarder que la justice est proprement intolérable à leurs yeux, et les familles vont mettre un point d'honneur à dénoncer publiquement ce douteux mélange des genres.
C'est leur obstination, ainsi que celle des trois juges qui s'étaient emparés de cette enquête sous haute tension, qui a fini par payer. Et ce, en dépit des pressions de l'opposition, du parquet de Paris, et même du procureur de la République.