Les centristes français tiennent leur université d'été sur fond de nouvelle alliance

François Bayrou a affiché sa volonté de reconstruire une grande famille centriste en s’alliant avec l’UDI de Jean-Louis Borloo, lors de l’université de rentrée du Modem à Guidel. Ce choix provoque la méfiance de certains militants, qui craignent de perdre leur indépendance et s’interrogent sur les raisons de cette nouvelle stratégie.

De notre envoyée spéciale à Guidel

A entendre François Bayrou, le temps des querelles avec les cousins centristes de l'UDI est révolu. L'heure de la réconciliation est venue. « Heureusement, nous sommes capables, les uns et les autres, de tourner la page, confie-t-il. Vous savez ce que c'est : quand il y a des divisions politiques et des querelles politiques, il y a des mots qui ne sont pas toujours doux. »

Ca, c'est le point de vue du chef, qui a un objectif politique. Mais pour les militants du Modem, qui ont suivi François Bayrou quand tout le monde le quittait, cela ne va pas de soi, notamment pour Guy, élu dans la région d'Orléans. « Je ne vois pas pourquoi on irait dire que pour créer le centre, il faudrait s'associer avec l'UDI, avoue-t-il. Je suis désolé, ce qui m'intéresse, ce sont les hommes. Les partis, c'est une autre histoire. »

Pour Richard, très critique, en se rapprochant de l'UDI, François Bayrou pense d'abord aux élections : « Aujourd'hui, il a choisi de faire une alliance de courte durée, avec un régime présidentiel. Et pour que le centre existe, il faut une primaire. Et François Bayrou croit qu'il va gagner les primaires, et il va donc essayer de devancer l'UDI. »

Devancer l'UDI et Jean-Louis Borloo d'ici la prochaine présidentielle ? François Bayrou évacue la question et affirme qu'il refuse le climat de concurrence, que 2017 n'est pas dans son viseur. Et d'ajouter : « Je considère Jean-Louis Borloo comme un partenaire. » L’UDI, justement, organise ce lundi sa journée parlementaire, à l’occasion de laquelle Jean-Louis Borloo devait prononcer un discours et certainement donner sa vision de l’alliance des partis centristes, en réponse à François Bayrou.

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