Envoyée spéciale,
Ces journées parlementaires du parti socialiste à Bordeaux ont commencé par des travaux à huis clos entre les élus et les membres du gouvernement qui ont pu échanger leurs points de vue sans caméras et micros. Bien sûr, cela n’a pas empêché les uns et les autres de s’exprimer. Et notamment ceux qui avaient des choses à dire notamment sur le budget qui doit être présenté mercredi, en Conseil des ministres et dont Jean-Marc Ayrault a donné les grandes orientations il y a quelques jours.
Le ras-le-bol fiscal relayé par les députés
A gauche du PS, certains parlementaires ont en effet exprimé dès avant ces journées de débat, leurs attentes concernant notamment la question du pouvoir d’achat des Français entamé par des mesures comme la disparition de la demi-part fiscale pour les veufs ou de la niche pour frais de scolarité pour les étudiants. Certains élus font remonter ce qu’ils ont entendu sur le terrain dans leurs circonscriptions, des témoignages de contribuables qui ressentent les effets de la pression fiscale sur leur vie quotidienne. Le débat de la rentrée a beaucoup tourné autour des impôts. Une situation que certains décrivent comme anxiogène pour les Français. Ce qui, à quelques mois des municipales n’est pas vraiment une bonne chose.
Polémique sur la pause fiscale
La polémique et même la cacophonie à la tête de l’Etat n’a pas été comprise par de nombreux parlementaires qui, hors micros, s’inquiètent des conséquences d’une communication aussi négative sur les Français. Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, n’a d’ailleurs cessé de regretter que le débat sur la fiscalité ait été aussi prédominant lors de la rentrée politique. Une rentrée ratée selon lui, car la majorité n’a pas réussi à mettre en avant le positif : une rentrée scolaire réussie, une petite reprise de la croissance notamment et la majorité s’est laissée entraîner sur le terrain du ras le bol fiscal sans réussir à rappeler qu’impôt ce n’est pas un gros mot, que les impôts servent à tout le monde. Le président de l’Assemblée nationale prend sa part dans cet échec mais en tenant de tels propos, il met en garde contre une tentation de ce qu’il a appelé la « gestionnite aigüe », autrement dit, le fait de gérer l’immédiat mais de ne pas rappeler le cap et les objectifs à long terme qui justifient une politique.
Objectif réaffirmé : inverser la courbe du chômage
Ces journées parlementaires à Bordeaux ont aussi donné l’occasion au gouvernement de rappeler les fondamentaux. Il y a eu une vraie contre-offensive pour faire passer un message de cohérence en mettant en avant l’objectif prioritaire : celui de l’inversion de la courbe du chômage. Un objectif affiché depuis des mois par le président de la République et sur lequel il a demandé à être jugé. L'emploi, c'est la clef de la politique de François Hollande, c'est la priorité du budget, c'est aussi - n'ont cessé de dire les ministres- le meilleur moyen d'améliorer le pouvoir d'achat des Français. Mais surtout, si le pari d'inverser la courbe est gagnée, le gouvernement espère bien que la courbe de popularité de François Hollande qui est au plus bas pourra enfin remonter. Une raison de plus pour arrêter de se diviser et de faire entendre des voix discordantes. Il reste à savoir si le message sera entendu.