Altération de la mémoire, problèmes de langage ou d’orientation, troubles de l’humeur... Les symptômes de la maladie d’Alzheimer varient suivant les patients, mais elle est quasiment tout le temps synonyme de perte d’autonomie. Cette pathologie dégénérative du cerveau est la première cause de dépendance des personnes âgées.
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En première ligne, les proches, et en particulier le conjoint. Alors qu’il est lui-même âgé, il est amené à jouer les garde-malades au quotidien, 70% des patients vivant à domicile. Résultat : ils s’épuisent physiquement et psychologiquement.
Les progrès limités du dernier plan Alzheimer
Pour permettre aux proches d’avoir un peu de répit, le dernier plan Alzheimer, initié par Nicolas Sarkozy et qui s’est achevé l’an dernier, devait augmenter drastiquement le nombre de structures d’hébergement temporaire et d’accueil de jour des malades.
Des progrès ont été faits, mais on reste loin du compte. Seule la moitié des 11 000 places d’accueil de jour prévues a été créée. Sans parler du coût pour les familles, qui reste élevé, malgré les aides.
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Pour les associations, il faudrait aussi développer davantage la prise en charge non médicale des patients : l’ergothérapie, la musicothérapie ou la psychomotricité, entre autres, les médicaments existants n’ayant - au mieux - qu’un effet mineur sur les symptômes.
Autant de sujets sur lesquels va plancher le ministère de la Santé. Des mesures devraient être annoncées début 2014.
■ Analyse : Le professeur Mathieu Ceccaldi, chef du service de neurologie à l’hôpital La Timone, à Marseille
RFI : Où en est-on dans la recherche sur la maladie d’Alzheimer ?
Pr Mathieu Ceccaldi : Il y a énormément de recherches. On a beaucoup avancé sur les mécanismes intimes de la maladie. Plus on avance, plus on se rend compte que c’est complexe. Donc, la recherche n’est pas en panne. Mais pour l’instant la recherche ne s’est pas traduite par la découverte d’un traitement qui soit capable soit, au mieux, de faire disparaître ces lésions, soit, au moins, d’en ralentir la progression dans le cerveau.
Néanmoins, on est sûrs que l’on va y arriver. La difficulté, c’est que l’on ne connaît pas le temps qu’il nous reste avant d’avoir une molécule, ou des molécules, qui seront efficaces sur la maladie elle-même.
Pourquoi êtes-vous sûr que nous aboutirons tôt ou tard à un traitement ?
Parce que je crois qu’il y a peu de domaines, dans le monde de la science, où il y a eu un tel investissement dans les vingt dernières années. Les chercheurs qui s’intéressent à la maladie, les travaux, se sont multipliés de manière exponentielle. Il y a des produits dont on pense qu’ils pourraient avoir une action, peut-être pas en soi suffisante pour bloquer totalement la maladie, mais qui pourraient peut-être, au moins pour les patients qui ne sont pas dans des formes trop avancées de la maladie, d’en ralentir le processus.