Fin du troisième plan Alzheimer: positif, mais peut mieux faire

Le troisième plan Alzheimer se termine en France. Un rapport d'évaluation des 47 mesures censées avoir été mises en place entre 2008 et 2012 a été remis aux ministres français de la Santé, de la Recherche et des Personnes âgées. Le bilan est plutôt positif mais des efforts restent à faire pour mieux prendre en charge les malades, alors qu’il n’existe aucun traitement efficace contre la maladie d’Alzheimer, qui touche en France 800 000 personnes.

Le plan Alzheimer 2008-2012 avait été jugé ambitieux par les professionnels et les associations de familles de malades. 1,6 milliards d’euros avaient été alloués au financement de 47 mesures portant sur trois grands axes : approfondir les connaissances sur la maladie, améliorer la qualité de vie des quelque 800 000 personnes atteintes d’Alzheimer en France, et celle des personnes qui les entourent, les aidants, qui sont bien souvent la famille du malade.

Le rapport des professeurs Joël Ankri et Christine van Broeckhoven a été remis au gouvernement mercredi 26 juin. Il souligne que les trois quart des objectifs ont été atteints. « De gros efforts ont été faits en terme de diagnostique notamment. On peut dire maintenant qu’en France, où qu’on soit, on est en mesure de déceler la maladie »,  explique Joël Ankri.

Seulement un tiers des nouvelles places d’accueil ouvertes

Plus mitigé en revanche, le bilan du volet médico-social pour lequel seule la moitié des 1,2 milliards d’euros prévus ont été dépensés.

« Le problème n’est pas tant le manque de places d’accueil des malades ou le manque de personnel spécialisé, mais plutôt l’efficacité du processus. Les gens ne savent pas toujours à qui s’adresser », explique le professeur Anki. Ce point de vue est partagé par Marie-Odile Desana, la présidente de France Alzheimer, qui témoigne sur le blog Pourquoi Docteur du Nouvel Observateur.

« Le plan Alzheimer reste très abstrait pour les familles, elles sont nombreuses à nous rapporter qu’elles n’en voient pas les effets concrets dans leur vie quotidienne ». Par contre, elle se montre plus sévère en ce qui concerne le nombre de places d’accueil des malades. Sur la période 2008-2012, onze mille places d’accueil de jour étaient initialement prévues dans le plan Alzheimer. D’après l’association, seulement un tiers a été ouvert.

Ouvrir le plan aux autres maladies neurodégénératives

Enfin en ce qui concerne la recherche, le rapport souligne également un bon bilan. Des avancées importantes ont été faites, notamment sur les facteurs génétiques. Par contre, « des efforts plus grands doivent être faits dans la recherche clinique et dans les sciences sociales », estime le professeur Joël Anki.

Outre ces points à améliorer, le rapport donne également des orientations au gouvernement pour un prochain plan contre la maladie d’Alzheimer. En particulier, un élargissement à d’autres maladies du cerveau. « Depuis l’an 2000 et les différents plans, les efforts de la société ont permis de développer des structures d’accueil des malades et d’aide à leur famille notamment, souligne le professeur Anki. Il serait intéressant d’ouvrir ces structures aux personnes concernées par d’autres maladies chroniques, potentiellement invalidantes et du domaine de la cognition. » En tout, il estime que plus d’un million de Français seraient concernés.

56 nouvelles mesures

Pour Marie-Odile Desana, « le contexte économique ne porte pas à croire que nous allons avoir les mêmes financements. C’est intéressant que ces maladies, comme Parkinson, bénéficient des innovations initiées dans les précédents plans Alzheimer, mais le financement doit être à la hauteur de cet élargissement. »

En tout, le rapport d’évaluation du plan Alzheimer préconise 56 nouvelles mesures. Les grandes lignes de la nouvelle politique du gouvernement pour la maladie d’Alzheimer et ces autres maladies du cerveau seront annoncées lors de la journée mondiale de lutte contre la maladie, le 21 septembre prochain.

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