France: le fils de José Anigo, directeur sportif de l'OM, abattu à Marseille

L'homme tué par balles ce jeudi 5 septembre, à Marseille, est Adrien Anigo, fils du directeur sportif de l'Olympique de Marseille, José Anigo, a-t-on appris de source proche de l'enquête. Ecroué en 2007 pour sa participation présumée à plusieurs vols à main armée de bijouteries, il se trouvait à bord d'une Twingo quand il a été pris pour cible par deux individus circulant à bord d'une moto de grosse cylindrée qui l'ont mitraillé à bout portant. 

Il était 16h, avenue Jean-Paul Sartre, à Frais Vallon, dans les quartiers nord de Marseille, ce jeudi 5 septembre, quand Julien Anigo est arrivé devant l'entrée de la société où il travaille.

Apparemment, et selon les premiers témoignages, il est à peine sorti de sa petite voiture de location, lorsqu'une moto de grosse cylindrée s'est arrêtée à son niveau. Les deux motards lui ont alors tiré dessus une dizaine de balles de gros calibre. L'une d'entre elles l'a atteint en pleine tête.

Les marins-pompiers ne sont pas parvenus à réanimer le fils du directeur sportif de l'Olympique de Marseille qui est décédé quelques minutes plus tard.

Adrien Anigo était déjà connu des services de police. Arrêté et soupçonné de faire partie du gang des bijoutiers responsable d'une douzaine de braquages de bijouteries en 2006 et 2007, il avait alors été placé en détention provisoire et remis en liberté pour vice de forme en 2010. Le gang, aussi appelé « gang des braqueurs à la masse », était en attente d'un procès aux assises de Marseille.

Série noire

Le meurtre d'Adrien Anigo ce jeudi est le quinzième depuis le début de l'année dans la région marseillaise. À chaque fois, ou presque, c'est la même histoire : des jeunes gens sont pris pour cibles dans la rue, dans de violents règlements de compte. À chaque fois, ou presque, le gouvernement annonce de nouvelles mesures, de nouveaux renforts policiers, mais rien ne semble arrêter cette série noire.

Il y a eu la création de zones de sécurités prioritaires dans les quartiers nord et sud de la ville, la mise en place d'une préfecture de police propre à Marseille, sur le modèle parisien, de nouveaux régiments de CRS. Avec toujours, cette cible : le trafic de drogue, responsable pour beaucoup de tous ces règlements de compte.

Du côté des Marseillais, on est désabusés. Jean-Claude Gaudin, le maire de la ville, se dit méprisé par le gouvernement. Il ne supporte plus les « défilés de ministres » après chaque fait divers. Le gouvernement, lui, rejette, par la voix de Manuel Valls, la faute sur la mairie, coupable à ses yeux, de ne s'être jamais occupée du problème de l'insécurité. « Nous avons besoin que tout le monde - la région, le département, l'agglomération, la mairie -, tous les élus se rassemblent pour lutter contre le trafic de drogue qui tue une partie de notre jeunesse », a ainsi appelé le ministre de l'Intérieur.

Partager :