Université d'été du Medef: les patrons vent debout contre les réformes du gouvernement

L'université d'été du Medef s'est ouverte mercredi 28 août sur fond de mécontentement des patrons français. Réforme des retraites insatisfaisante, coût du travail trop élevé, pression fiscale trop forte, manque de compétitivité des entreprises françaises... La liste des reproches est longue. Dans son discours d'ouverture, le nouveau patron de l'organisation patronale, Pierre Gattaz, n'a pas pris de gants pour critiquer l'exécutif. Un discours ovationné par des patrons qui ne cachent pas leur exaspération. Reportage sur le campus d'HEC, à Jouy-en-Josas, où se déroule l'université d'été.

Malgré un soleil radieux, les patrons faisaient grise mine et les 0,5 % de croissance annoncés récemment comme un frémissement par le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, ne rassurent pas Marie-Claire Lemaître, chef d'entreprise. « Ce ne sont pas les 0,5 % qui vont nous donner un optimisme fou, raille cette dernière. On ne peut pas tirer des conclusions hâtives à partir d’un pourcentage comme celui-là qui est extrêmement petit. Le contexte est particulièrement grave. Nos gouvernants ont besoin de savoir comment ça se passe sur le terrain et souvent, ils ne le savent pas. Quand on lit leur parcours, ils n’ont pas fréquenté l’entreprise. Peut-être que c’est un sujet qui ne les intéresse pas ! »

Cette année, très peu de ministres ont accepté l'invitation du Medef (Mouvement des entreprises de France. Pour Eric Boult, ancien dirigeant, cette désaffection est choquante : « Je n’ai pas entendu que la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, venait. Je trouve cela tout à fait choquant. Ce gouvernement fuit le contact avec les gens qui sont, eux, dans la vraie vie, et qui font la richesse de ce pays. »

Deux ministres en visite

Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge des PME, de l'Innovation et de l'Economie numérique et Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, vont participer ce jeudi à deux ateliers. Nora Barsali, chef d'entreprise, espère que ses propositions seront entendues : « Lancer une grande campagne sur la place importante qu’occupent les entrepreneurs dans notre pays, car ce sont les entreprises qui créent de la richesse et qui créent de l’emploi. »

Pour les patrons, l'heure est à l'offensive. Ils assurent être prêts à se battre pour « défendre leurs entreprises ».

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