Les retraites, le budget, la transition écologique : les dossiers difficiles, voire douloureux, ne manquent pas en cette rentrée 2013, annoncée depuis des mois comme un moment périlleux pour la majorité et le gouvernement.
Et pourtant, le Premier ministre espère bien profiter de son déplacement à l'université d'été du PS à La Rochelle, une rencontre avec les militants détendue, « conviviale » et même espère-t-on « fraternelle », pour faire de la pédagogie, encore et toujours.
Après le séminaire gouvernemental de rentrée consacré à la France de 2025, Jean-Marc Ayrault entend poursuivre l'explication, donner des perspectives à la politique menée depuis l'élection de François Hollande.
Promesse de reprise ?
Une tâche un peu moins difficile que prévu après l'annonce des derniers chiffres de la croissance qui a augmenté au deuxième trimestre 2013. Un rebond de 0,5 % qui apparaît comme la promesse d'une possible reprise économique et semble donner raison à l'optimisme forcené du chef de l'Etat qui martèle depuis des mois que la courbe du chômage sera inversée d'ici la fin de l'année. Un engagement qui, jusqu'ici, faisait sourire.
Alors, sans « forfanterie », car ce frémissement demande à être confirmé, Jean-Marc Ayrault et les membres du gouvernement vont venir à La Rochelle, bien déterminés à positiver.
Ségolène Royal, le retour
Après avoir boudé le rendez-vous de 2012, humiliée par sa défaite législative, et un tweet vengeur, c’est Ségolène Royal qui ouvre les travaux. Puissance invitante, la présidente de la région prononce le discours d’ouverture. Pour Harlem Désir, en revanche, c’est le baptême du feu. C’est sa première université d’été à la tête du PS. Critiqué, contesté, jugé transparent, il a pris sa grosse voix pour dénoncer « le narcissisme, le bal des ego et des aigris ».
Au rayon des ego, personne ne pourra rivaliser avec Manuel Valls, l’homme que tout le monde attend ici, après son été agité. Fermement recadré mercredi par François Hollande, le ministre de l’Intérieur ne met pas le frein sur ses ambitions ; il réunira ses troupes à La Rochelle pour compter ses soutiens.
L’université d’été du PS serait beaucoup moins gaie sans ses réunions de courants. Mais, cette année, sans congrès ni primaires, il n’y pas d’enjeu interne, et le mot d’ordre, c’est l’unité. Les proches de François Hollande, par exemple, voulaient se réunir, mais le président y a mis le holà. Il n’y a pas de courant hollandais ; tous les socialistes sont des hollandais. C’est le vœux formé par l’Elysée face aux doutes parfois exprimés après un peu plus d’un an au pouvoir.