« L’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire. » En conclusion de son discours de rentrée, ce lundi, devant ses 36 ministres bronzés et reposés, François Hollande a cité le philosophe Henri Bergson. « Ne pas subir, mais choisir », et en effet, l’heure des choix approche pour le président.
Sur les retraites, son plus grand test social depuis son élection, la main ne doit pas trembler. Mais 31 ans après la retraite à 60 ans sous François Mitterrand, un gouvernement de gauche va-t-il faire reculer une conquête sociale ? Hollande ne touchera pas à l’âge légal, mais la durée de cotisation devra être allongée, « ce qui revient au même, et est inacceptable », selon Force ouvrière. Les syndicats fabriquent déjà leurs banderoles.
Mais à la grogne sociale pourrait s’ajouter la grogne fiscale. Les « réponses » promises par François Hollande à la fin du mois concernent aussi le budget, et on voit mal comment le gouvernement pourra éviter d’augmenter les impôts, en dépit de l’avertissement lancé par le socialiste Claude Bartolone sur « la triple lame cotisations / taxes / impôts ».
Les Français sont déjà à cran. Le président le sait. Il peut leur parler d’avenir, mais c’est loin. Le présent, lui, est brûlant.