Le premier pas de Nicolas Sarkozy vers la présidentielle de 2017

Quatre jours après l’invalidation des comptes de campagne de l'UMP par le Conseil constitutionnel, l’ancien président était venu apporter son soutien à son ancien parti ce lundi 8 juillet. Accueilli par des dizaines de militants, l’ancien chef de l’Etat a, au final, prononcé un discours très politique, en assurant toutefois ne pas vouloir revenir sur le devant de la scène. Mais personne n’y a cru. Analyse.

Nicolas Sarkozy l’a assuré lundi : ce discours ne marque pas son retour sur la scène politique. « Ce n’est pas le moment », a-t-il dit, « il y a quelque chose d’indécent à parler de la présidentielle de 2017 alors que les Français souffrent tant ».

Pas question donc pour lui de revenir dès aujourd’hui sur le devant de la scène. « Je ne veux pas m’engager dans la vie politique, ce n’est pas mon souhait », a-t-il ainsi expliqué aux 400 à 500 élus de son ancien parti, réunis hier après-midi, à huis clos en bureau politique extraordinaire. Sur son compte Twitter, l’ancien président précise sa pensée : « Je continuerai mon chemin avec le souci du recul, de la réflexion, de l’écoute, de la paix dont j’ai besoin après tant d’années d’exposition ». Puis, il ajoute : « Le jour où je reprendrai la parole, ce sera pour parler aux Français de la France ».

Une arrivée de rockstar

Pourtant, à travers cette sortie, Nicolas Sarkozy se positionne clairement pour l’élection présidentielle de 2017. Les signes ne trompent pas. Il y a d’abord cette mise en scène. Avec son arrivée et son départ du siège de l’UMP, telle une star de la pop. Assailli par les caméras, l’ancien président serre quelques dizaines de mains. Ses supporters, eux, sont au bord de l’hystérie.

L’image qui transparaît alors est celle du messie, du sauveur. Le sauveur d’un parti en pleine crise d’identité, en manque de leader et désormais au bord de la faillite. Autres aspects de cette mise en scène : la réactivation de son compte Twitter qu'il n'avait plus utilisé depuis le 6 mai 2012, et sa volonté de laisser fuiter les éléments de son discours à l'extérieur, alors que la réunion était pourtant à huis clos…

Au-dessus de la mêlée

Ensuite, il y a bien sûr son discours très politique. La crise des idées politiques, l’Europe, la compétitivité, la croissance… Nicolas Sarkozy a voulu montrer qu’il continuait à réfléchir aux problèmes du monde. Il a voulu apparaître comme un homme d'Etat, un homme qui se place au-dessus de la mêlée. L’UMP doit s’ouvrir aux gens qui pensent différemment, a-t-il ainsi lancé aux cadres du parti. Avant de jouer le redresseur de torts : « Toute division est intolérable, inacceptable, incompréhensible ».

Bref, personne n'a été dupe dans son camp. Nicolas Sarkozy est venu prévenir ses amis qu'il allait revenir. Le scénario qui se dessine aujourd'hui : son retour, il le ferait à la rentrée 2014, après les élections sénatoriales.

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