Les militants du Front de gauche, les collectifs Sauvons les riches et Jeudi noir donnent de la voix, et se massent à la sortie du Conseil des prud'hommes de Paris, lorsqu'apparaît Jérôme Kerviel. L'ex-trader, dépité, n'a pas obtenu ce qu'il était venu chercher : une expertise indépendante sur la réalité des cinq milliards d'euros de pertes.
« Une fois de plus, les demandes sont refusées », constate Jérôme Kerviel. Et l’ex-trader d’ajouter : « Je suis dégouté ! Je continue à me battre, mais franchement je ne comprends pas comment en France on ne peut pas faire la lumière, et personne ne veut avoir la justice et la vérité sur ce dossier. Les enjeux sont considérables, je ne comprends pas pourquoi la Société générale s’oppose pour clore le débat définitivement à une expertise indépendante ».
Jérôme Kerviel est toujours convaincu que la banque a gonflé ses pertes sur son dos. « Kerviel n'est qu'un pion », surenchérit Jean-Luc Mélenchon. Pour le coprésident du Parti de gauche, c’est une nouvelle affaire Dreyfus. « Vous êtes un pion quand sur votre compte il manque dix euros et qu’on vous met une amende. Il [Jérôme Kerviel] est un pion, tout le monde est un pion dans la main de quelques personnes. Moi, je mène une bataille acharnée contre la finance, mais c’est un pion de la finance que je suis en train de défendre avec d’autres », a déclaré Jean-Luc Mélenchon.
Les prud'hommes rendront leur décision sur le licenciement de Jérôme Kerviel en mars prochain, d'ici-là l’ex-trader et son conseil sont bien décidés à occuper le champ médiatique.