La scène aura duré quelques minutes, emplie d’émotion. Sur le perron du ministère de l’Ecologie, Delphine Batho a passé la main à son successeur, Philippe Martin. Elle a ensuite remercié ses collaborateurs, avant d’annoncer qu’elle était prête à régler ses comptes. « Concernant les circonstances de ce limogeage et ses conséquences, je dirai tout dans une conférence de presse demain à 15h », a-t-elle déclaré.
Son successeur lui souhaite de tourner rapidement la page. Lui a déjà sa feuille de route : rassurer les écologistes au plus vite. « Mon travail sera effectivement de faire que l’écologie soit à la place qui lui revient dans la politique du gouvernement, c'est-à-dire une place de choix, a-t-il annoncé. Les écologistes ont demandé des actes, il faudra qu’il y en ait. »
Les écologistes n’entendent pas relâcher la pression. Ils exigent des gages, leur part dans les investissements d’avenir et une fiscalité écologique. Sinon, la menace est claire. Elle a d’ailleurs été réitérée ce mercredi matin par la voix de leur ministre Pascal Canfin : ils quitteront le gouvernement.
L’écologie, priorité du gouvernement
Pour l’heure, le limogeage de Delphine Batho a certes provoqué de l’émoi, une réunion de crise, mais pas de rupture. En réponse aux garanties que les écologistes attendent, la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a voulu recadrer le débat à l’issue du Conseil des ministres. « Le président de la République est revenu sur le sujet de l’écologie, priorité du gouvernement. Une priorité qui se retrouve dans les choix, dans les actes, mais aussi dans des budgets qui ne résument pas au seul périmètre de la mission écologique », a-t-elle annoncé.
L’idée est de rassurer sur le fond, de montrer qu’au-delà des personnes, la politique et les engagements ne sont pas remis en cause. L’épisode Batho ne change rien, explique encore Najat Vallaud-Belkacem : « S’agissant de la transition énergétique, il n’y a pas de gage à donner. Nous avons déjà, par les décisions prises ces derniers mois, montré notre volonté et notre pro-activité en la matière, notamment avec 450 millions qui sont mobilisés sur la question de la rénovation thermique des logements ».
La prochaine étape importante aura lieu dans quelques jours, lorsque Jean-Marc Ayrault annoncera son plan d’investissements d’avenir. Il devrait y figurer des mesures sur la transition énergétique, attendue de pied ferme par les écologistes.