Pour la famille de la jeune Agnès Marin, ce drame n'aurait jamais dû se produire car Matthieu avait déjà violé l'une de ses amies d'enfance un an plus tôt sous la menace d'une arme, et ce, quasiment dans les mêmes conditions. Ce qui lui avait valu quatre mois de détention provisoire. Seulement voilà, entretemps, un expert psychiatre ne l'avait pas trouvé si dangereux que cela et le juge avait décidé de le remettre en liberté en le plaçant sous simple contrôle judiciaire.
Un jeune homme sans émotions
C'est ainsi que Matthieu avait atterri au collège-lycée Cévenol du Chambon-sur-Lignon, un internat privé plutôt chic, qui avait bien voulu lui donner une deuxième chance. D'inspiration protestante, cet établissement n'avait, si l'on en croît ses responsables, qu'une vague idée des démêlés de Matthieu avec la justice, sans en connaître précisément ni la teneur ni la gravité.
En neuf jours de procès à huis clos, la cour des assises des mineurs de Haute-Loire se penchera d'abord sur la personnalité de cet élève de première, décrit comme très froid et sans émotions par les enquêteurs. Mais le plus difficile sera sûrement de comprendre comment il a pu préméditer un crime aussi odieux, attirer Agnès en pleine forêt, l'achever, brûler son corps puis faire mine de participer comme si de rien n'était aux recherches.