Il se distingue au milieu de la foule. Les bras tendus, il porte haut dans le ciel une pancarte à l'effigie de Clément Méric. Visage émacié portant la barbe, ce père de famille tenait à être là.
« On veut stopper la violence, la haine, explique-t-il. Il y a trop d'adultes qui ne montrent pas l'exemple, et c'est grave pour nos enfants. »
Pour Catherine, militante du Front de gauche, les politiques sont responsables. « Il y a une très, très grande colère, confie-t-elle. Les gens sont conscients que si on en arrive là, à de tels crimes, c'est parce que le gouvernement contribue à propager des idées. Des idées racistes. »
« Inquiets pour le futur »
Visage buriné, petite moustache, Brahim avance trois mots : « Tristesse, colère et inquiétude ». Tout en regardant une photo du visage doux aux courbes juvéniles de Clément.
« On est tristes pour cet assassinat, relate-t-il. Nous sommes en colère parce qu'il y a des discours politiques qui ont décomplexé la haine. Mais aussi, en même temps, inquiets parce que... où ça va mener tout ça ? On est inquiets pour le futur. »
Un moment de recueillement laissera place aux discours et revendications de personnalités politiques de gauche et d'extrême gauche présents dans ce rassemblement.