Garder le cap : c’est le maître-mot de la majorité. Pas question de changer le train des réformes du gouvernement, comme l’explique Bruno le Roux, député PS.
« L’Europe souhaite que nous réformions nos retraites mais nous avons prévu de le faire, s'exclame-t-il. Je trouve toujours très intéressant quand l’Europe nous dit qu’il faut faire ce que nous faisons. Et si jamais elle voulait que nous fassions autre chose, je lui dis que nous, nous avons pris l’engagement de redresser les finances du pays, réformer nos systèmes dans la justice et en même temps de conserver le modèle français. »
Augmenter la cadence des réformes
L’UMP loue en revanche la position de Bruxelles. Ces recommandations européennes ne sont d’ailleurs pas une surprise pour la députée Valérie Pécresse : « Elles corroborent vraiment tout notre discours. Dire "attention la loi de décentralisation, ça doit être une loi qui simplifie le millefeuille et qui limite le nombre de collectivités", c’est exactement mon discours depuis toujours. Remonter l’âge légal de la retraite, c’est aussi mon discours depuis toujours, parce que la durée de cotisation, ça ne suffit pas à rééquilibrer les régimes. »
Pour autant, le rythme des réformes ne changera pas tout de suite. Il faudra attendre le sommet des chefs d’Etat prévu à la fin du mois de juin. Et le président français, François Hollande, annonce d’ores et déjà la couleur : la Commission n’a pas à lui dicter ce qu’il a à faire. « La Commission européenne a des observations à faire, mais nous respecterons les objectifs que j’ai fixés moi-même. Elle n'a pas à nous dicter ce que nous devons faire. C’est à nous et à nous seuls de dire quel sera le bon chemin pour atteindre l’objectif ». Une sortie qui risque de faire grincer des dents à Bruxelles.