A Bruxelles, on parle de dialogue permanent avec les Etats. Mais vu des capitales nationales, cela ressemble surtout à une pression supplémentaire. En délivrant ses recommandations pour les Etats membres, à l'exception des ceux qui bénéficient d'un programme d'aide, la Commission use de prérogatives renforcées depuis la crise de 2008.
Ces recommandations revêtent un caractère particulièrement incitatif. Des sanctions pourront être prises si les conseils ne sont pas suivis d'effets dans les futurs projets de budget 2014, qui devront être transmis pour approbation à Bruxelles.
Conscients de l'impopularité grandissante des politiques d'austérité, les commissaires européens devraient insister sur les réformes structurelles. La France est particulièrement surveillée. Il n'est pas question de laisser la deuxième économie de l'Union entraîner l’Europe avec elle dans la crise.
Paris a certes obtenu deux années supplémentaires pour ramener ses comptes dans les limites autorisées, mais c'est du « donnant-donnant ». En échange, il faudra faire plus pour réformer le marché du travail, le système des retraites et ouvrir davantage certaines professions actuellement protégées.
Cela ne devrait pas être tellement plus agréable socialement qu'une réduction purement comptable des déficits. C'est l'intérêt de la France, avait dit François Hollande lorsqu'il était allé à la rencontre de la Commission à la mi-mai. Ces réformes sont donc déjà intégrées. C'est ça, le dialogue permanent.