Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
Une fois de plus, la CGTP (Confédération générale du travail du Portugal) a fortement mobilisé, ce samedi 25 mai à Lisbonne. La centrale syndicale a organisé une manifestation sous les fenêtres du palais présidentiel, à Belém, un quartier de l’ouest de la capitale, pour réclamer la démission du gouvernement dont la politique d’austérité est fortement contestée par les travailleurs et la population portugaise. Seul le chef de l’Etat, Anibal Cavaco Silva, peut prendre cette décision, mais il s’est dit opposé à toute initiative allant dans ce sens.
L’autre centrale syndicale, l’UGT, dont le nouveau leader Carlos Silva évoque de plus en plus le rapprochement avec la CGTP, n’a pas pris part à la manifestation. Toutefois, le soutien à la journée de grève générale dans la fonction publique, dont la date n’est pas encore fixée, est désormais acquis.
Vers une grève générale ?
Et l’on évoque même l’élargissement à une grève générale totale. Ce regain de mobilisation syndicale se produit alors que le Premier ministre portugais tente d’apaiser la crise au sein de la coalition au pouvoir. Pedro Passos Coelho envisage d’obtenir auprès de la troïka un peu plus de temps pour respecter le programme de sauvetage économique.
En clair, il espère obtenir de ramener le déficit public du Portugal à 4,5 % du PIB en 2014, plutôt qu’à 4 %, comme l’accord le prévoit actuellement. Un assouplissement qui permettrait d’éviter d’imposer une nouvelle taxe sur les pensions de retraite, à laquelle est fortement opposé le petit Parti démocrate-chrétien de la coalition. En attendant, la CGTP a appelé à une nouvelle journée d’action le 30 mai, c’est-à-dire jeudi prochain.