Plusieurs fois mis en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi, Ziad Takieddine est soumis depuis à un strict contrôle judiciaire qui l'empêche de quitter le territoire français. Il a bien demandé à de nombreuses reprises que lui soit restitué son passeport mais cette requête lui a toujours été refusée : impliqué dans plusieurs autres dossiers sensibles, l'homme d'affaires franco-libanais est en effet régulièrement entendu par les juges.
Ces derniers temps pourtant, les enquêteurs avaient acquis la certitude que Ziad Takieddine envisageait une retraite plus paisible que ces auditions à répétition. Au point de se faire remettre un vrai-faux passeport diplomatique de la République dominicaine, avec laquelle la France n'entretient pas de convention d'extradition, un passeport acheté 200 000 dollars auprès de deux intermédiaires véreux.
Dans la mesure où tous les avoirs de Ziad Takieddine sont depuis longtemps gelés par la justice française, on peut se demander comment l'ex-marchand d'armes a réussi à duper son monde. Selon le site d'informations Mediapart, en vendant par homme de paille interposé sa célèbre villa du Cap d'Antibes, pourtant placée sous séquestre.