L'intermédiaire en armement qui aurait perçu des commissions dans l'affaire Karachi s'appelle Abdul Rhaman el-Assir. De nouvelles pièces d'instruction importantes du dossier établissent en effet que cet homme d'affaires, ex-associé du sulfureux Ziad Takieddine, serait bel et bien intervenu dans le financement occulte de la campagne d'Édouard Balladur.
Un versement de près de 250 000 dollars aurait été effectué en mai 1995 sur son compte à Genève. Cet argent aurait servi à rémunérer un politologue américain, Paul Manafort, connu pour avoir conseillé notamment George Bush père, Bill Clinton et Ronald Reggan. Ce politologue aurait travaillé à la demande d'Édouard Balladur, qui lui aurait commandé deux études dans le cadre de sa campagne. L'une d'entre elles, effectuée sur la base de sondages d'opinion auprès de 800 votants français, portait sur les chances de réussite de l'ancien Premier ministre à la présidentielle.
A ce stade de l'enquête, le magistrat Renaud Van Ruymbeke n'a toujours pas entendu l'ancien Premier ministre, Edouard Balladur.
L’avocat des familles des victimes de l’attentat de Karachi, Olivier Morice, dit ne pas être étonné des révélations du magistrat Van Ruymbeke et espère que la justice française traitera les anciens ministres concernés comme des justiciables comme les autres.