Il est toujours hasardeux d’expliquer un suicide. Mais l’homme a laissé une lettre, et le matin, sur son blog, il en appelait à « des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences… »
Alors ce geste, ce suicide, est-il un geste politique inédit en France ? Marine Le Pen, la patronne du Front national, s’est précipitée sur Twitter pour saluer la mémoire de Dominique Venner, cet homme dont le dernier geste, « éminemment politique, écrit-elle, aura été de tenter de réveiller le peuple de France ».
Manuel Valls lui aussi s’est précipité, mais devant les caméras qui l’attendaient sur le parvis de Notre-Dame, même s’il n’avait rien à dire. Le ministre de l’Intérieur et des cultes s’est bien gardé, lui, de tout message ou interprétation politique, à l’heure où une frange des anti-mariage se radicalise.
Même discrétion à l’UMP, où le mariage pour tous divise. Le patron de l’UMP, Jean-François Copé, a bien senti le danger, et dès ce week-end il a commencé à prendre ses distances. La manifestation du 26 mai, pour lui, ce sera la dernière. La droite n’a en effet rien à gagner à la radicalisation d’un mouvement qui lui échappe.