Ce fut particulièrement frappant : lors de sa conférence de presse, destinée à rendre compte de son bilan auprès des Français, François Hollande a réservé ses premiers mots à l’opération Serval, lancée en janvier pour libérer le Mali.
C'est à ce moment précis de sa première année au pouvoir que François Hollande avait véritablement enfilé son costume de président, de chef de guerre dont la main ne tremble pas même quand il s’agit d’envoyer des soldats au front. Mais l'opération Serval, c'est surtout le seul élément de sa politique et de son bilan qui fasse consensus dans le pays.
Il faut se rappeler, il y a quelques mois, les mots de François Hollande, triomphant, submergé par l’émotion face à la foule de Bamako, parlant de « la décision la plus importante » de sa vie politique. Pour lui, les militaires français ont fait bien plus que libérer un pays, « ils ont fait aimer la France dans toute l’Afrique ». Rien que ça.
« Voir loin pour changer la perception du présent »
Avec ceux qui y verraient une situation trop marquée Françafrique, le président veut être clair : l’opération Serval ne signe en rien le retour de l’ingérence française dans ses anciennes colonies. Pour preuve, les conditions posées au président malien lors du sommet de Bruxelles mercredi : l’envoi de l’aide financière internationale contre la tenue d’élections en juillet, rappelle M. Hollande. La démonstration mériterait sans doute un peu plus d’arguments.
Sur le front français néanmoins, François Hollande n'a pas manqué de courage. Pour lui, ce sera l'année de l'action, de la mobilisation pour relancer l'économie française à l'arrêt, et ce avec pour priorités celles énoncées il y a six mois déjà, et réaffirmées ce jeudi. Et il fallait bien du courage, pour réaffirmer ce qui suit :
« Je réédite ici, devant vous, en prenant des risques, mais aussi mes responsabilités, que la courbe du chômage peut s’inverser d’ici la fin de l’année, assure M. Hollande. Mais la bataille, elle ne sera gagnée dans la durée -je veux dire la vérité aux Français- que si la croissance revient, que si nous sortons de cette torpeur, de cette langueur, et donc de cette peur. Alors, comment faire ? L’offensive, c’est de préparer la France de demain. C’est en voyant loin que l’on change la perception du présent et que l’on redonne espoir. »
« Trouver des sources qu'on n'imagine pas »
Toutes les forces sont mobilisées, a assuré le président français, qui est revenu sur ce qui a déjà été initié : les emplois d'avenir, les contrats de générations, l'accord sur la sécurisation de l'emploi.
Concernant ce qui doit être mis en place dorénavant, « il y aura sûrement une patience encore à observer, explique-t-il. Mais c’est aussi le moyen de donner aux Français confiance dans leur avenir, parce que nous sommes un pays qui est capable d’innover, de trouver en lui-même des sources qu’il n’imagine pas, pour la création et pour la production. »
La patience, parce que l'offensive annoncée s'inscrit dans la durée. Les comptes, le président les rendra, mais seulement à l'issue de son mandat, martèle-t-il. Ci-dessous, en audio, les principales réactions de la classe politique suite à l'intervention du président.