France: à Matignon, syndicats et patronat défendent leurs idées sur la réforme des retraites

L'actualité française est marquée ce lundi 13 mai par la rencontre entre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et les organisations patronales et syndicales. Objectif : préparer la deuxième conférence sociale des 20 et 21 juin prochain. Le thème des retraites arrive en tête des préoccupations et pour cause, le gouvernement a promis une nouvelle réforme du système des retraites avant la fin de l'année.

Si rien n’est fait, le régime des retraites devrait être en déficit de 20 milliards d’euros par an en 2020. Laurence Parisot, la présidente du Medef (Mouvement des entreprises de France) a déjà une idée bien précise de ce que devrait être la réforme : « Notre préconisation est d’allonger la durée de cotisation à quarante-trois ans d’ici 2020 et par ailleurs de repousser l’âge légal de la retraite à au moins 65 ans, à l’horizon 2040. »

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, défend l’idée que lutter contre le chômage, c’est contribuer au financement des retraites. Et il s’oppose totalement aux préconisations avancées par Laurence Parisot : « On n’acceptera pas de rallonger l’âge ou de rallonger la durée de cotisation. Et après, sur l’aspect cotisation on a toujours dit qu’on était prêts à regarder, y compris à accepter des augmentations de cotisations indiscutées. Que le patronat dise ça, cela ne me surprend pas, ce n’est pas la première fois qu’il le dit, mais on est en profond désaccord, ça s’appelle la lutte de classe et rien d’autre. »

Remise à plat du système

Et on sait que la CGT n’est pas très loin de ces positions. Quant à Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, il souhaite une remise à plat de l’ensemble du système, toute autre solution ne serait, selon lui, que replâtrage.

A partir de propositions aussi éloignées, on sent que le gouvernement aura fort à faire pour mener à bien une réforme particulièrement sensible aux yeux de l'opinion publique. Or la France a jusqu'à 2015 pour ramener son déficit public à 3% du PIB, et elle sera particulièrement attendue sur le dossier des retraites.

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