Le Parlement a officiellement adopté mardi le texte sur le mariage pour tous après des semaines de débats passionnés. Les partisans du projet de loi se sont réjouis tandis que les opposants ont appelé à maintenir la mobilisation, le 26 mai prochain notamment.
Pour la majorité présidentielle, l'adoption du mariage pour tous est une bonne nouvelle alors que le président François Hollande est au plus bas dans les sondages et tente de tourner la page de l'affaire Cahuzac. Le président peut se réjouir d'avoir vu son camp soudé jusqu'à l'adoption du projet qui était la promesse 31 du candidat Hollande.
Dépôt immédiat d'un recours
La nouvelle ne devrait toutefois pas effacer les difficultés du gouvernement, mais pourrait faire retomber la pression et calmer la contestation. L'opposition n'a toutefois pas attendu : les parlementaires ont déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel dans l'espoir d'obtenir une censure du texte et d'empêcher son entrée en vigueur. Il faudra quelques semaines avant que les Sages ne tranchent.
Tous les responsables socialistes, à commencer par Jean-Marc Ayrault, ont rappelé que les lois sur l'avortement avaient été critiquées et le Pacs aussi puis que les esprits s'étaient calmés ensuite. Ce pari de l'apaisement de guerre lasse ne va peut-être pas se gagner instantanément non plus. L'UMP entend bien continuer à exploiter le filon politique de l'opposition au mariage pour tous.
Si le recours devant le Conseil constitutionnel n'aboutit pas, la droite promet déjà d'organiser un référendum quand elle reviendra au pouvoir. Une perspective qui fait sourire dans la majorité, où l'on ne croit pas à cette possibilité de revenir sur la loi. Reste qu'à plus court terme, si les tensions perdurent et les clivages se creusent, cela peut nuire à un gouvernement déjà bien critiqué, et obscurcir l'horizon de la majorité pour les prochaines échéances électorales en 2014. Frigide Barjot pense déjà à présenter des candidats aux municipales.