Les ouvriers de PSA étaient venus distribuer un tract aux actionnaires du groupe, réunis en assemblée générale ce mercredi quand le bruit a couru : le site d'Aulnay pourrait fermer, non pas en 2014 comme prévu, mais dès cette année. Une nouvelle qui n’a pas vraiment surpris les ouvriers.
« Il n’y a vraiment pas de surprise. C’était dans les tuyaux depuis bien longtemps, on le savait, confirme Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du site PSA d'Aulnay. Je vais vous dire franchement : on s’en fiche qu’elle ferme en décembre, en janvier ou en septembre du moment qu’on obtient ce que l’on veut ».
Ce que veulent les grévistes depuis le début, ce sont des conditions de départ qu'ils jugeraient acceptables : « Depuis le 16 janvier, ça fait 14 semaines qu’on est en grève et on ne lâchera pas, à moins que l’on trouve un arrangement pour que l’on parte dignement, explique Abnasser, ouvrier à Aulnay. On a esquinté notre santé, moi comme beaucoup de mes camarades. J’ai eu quatre accidents de travail donc je ne vais pas partir comme ça… »
Leur dignité, c'est leur seul combat des ouvriers d’Aulnay aujourd’hui tient à préciser Jean-Pierre Mercier : « On est plus de 200 salariés à refuser de baisser la tête, à refuser d’aller à l’abattoir sans rien faire. Comprenez que l’on n’a pas d’autre choix que de faire la grève. C’est le seul discours qu’entend cette famille, la plus puissante de France (la famille Peugeot reste le principal actionnaire du constructeur automobile, ndlr) ».
PSA Peugeot Citroën prévoit d'entamer, à l'instar de Renault, des négociations avec les syndicats pour parvenir à un accord de compétitivité sur ses sites français.