Ils étaient 45 000 selon la police, 270 000 selon les organisateurs, à défiler ce dimanche dans les rues de Paris contre le mariage homosexuel. Mais parmi ces dizaines de milliers de manifestants, aucun des ténors de l'UMP n'était présent.
Pas de Jean-François Copé, le président de l’UMP, qui était en déplacement en Corse. Pas de Laurent Wauquiez ou de François Fillon non plus. Seuls étaient venus ceux qui ont menés la fronde au Parlement contre ce texte : Henri Guaino, Hervé Mariton, Patrick Ollier ou encore Jean-Frédéric Poisson.
A leurs côtés, plusieurs membres de l’extrême droite, comme le député Gilbert Collard ou Nicolas Bay, figure montante du Front national. Ceux-ci ont dû jouer des coudes pour apparaître en tête de cortège avec l’UMP. « Beaucoup de membres de l'UMP ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour m'éloigner le plus possible. Je ne dois qu'à ma pratique ancienne du rugby d'être resté à ma place », a ainsi ironisé Gilbert Collard.
Un combat loin d'être terminé
Tous ces élus avaient en tête le même objectif : faire pression sur le gouvernement pour qu’il retire son texte. Pour eux, le combat est loin d'être terminé. Et ce n'est pas le vote du projet de loi mardi à l’Assemblée nationale qui changera la donne. « La loi peut encore ne pas être promulguée », espérait ainsi Patrick Ollier, député UMP des Hauts-de-Seine. « Le Conseil constitutionnel peut aussi retoquer le texte », lançait un autre élu. « Si l’exécutif ne nous entend pas, on fera reculer le gouvernement par les urnes en 2017 », expliquait, combatif, le député UMP Hervé Mariton, très en pointe sur ce dossier.
« Il y a ce système des ordonnances qui fait que la loi ne sera pas définitive mardi, dans la mesure où ils vont appliquer une série d'ordonnances pour toutes les transcriptions dans les codes. Ca reviendra fatalement à l'Assemblée dans quelques mois. Je crois donc qu'il y a encore du temps et encore des motifs pour défendre nos convictions, notre opinion sur ce sujet », affirmait pour sa part Jean-Christophe Fromentin, député UDI des Hauts-de-Seine.
La prochaine grande manifestation contre le projet de loi est prévue le 5 mai à Paris. Décidément, en cette année 2013, les élus de droite et d’extrême droite n’auront jamais autant battu le pavé.