Le gouvernement veut aller vite, plus vite que prévu. Dès la semaine prochaine, le projet de loi ouvrant le mariage aux homosexuels sera donc présenté au Parlement en deuxième lecture. Selon le calendrier initial, le vote de ce texte controversé ne devait pas intervenir avant le mois de mai.
Mais la radicalisation d'une partie des opposants oblige le gouvernement à bouleverser ses plans. Car l'exécutif ne veut pas se laisser enfermer dans un débat trop long, un débat qui visiblement divise en profondeur la société française.
Dans la foulée du vote du Sénat, vendredi soir à Paris, plusieurs milliers de manifestants opposés au projet de loi ont investi le quartier Latin, brandissant leurs habituels drapeaux roses et bleus et criant : « passage en force », « déni de démocratie ».
Et les antis multiplient les actions coups de poing. Ainsi ce samedi matin, le député écologiste François de Rugy, favorable au texte, a été réveillé à l'aube par une quinzaine d'opposants venus bruyamment manifester sous ses fenêtres.
La porte-parole du collectif antimariage gay, Frigide Barjot, prévient que le passage de cette loi violente provoquerait de la violence. En accélérant, le gouvernement tente donc de prendre de court les opposants et éviter ainsi de nouveaux dérapages.