Les trois experts à l'origine du rapport évaluent entre 1 300 et 1 800 le nombre de décès à long terme imputables au Mediator. À court terme, c'est-à-dire dans les deux ans et demi, l'incidence serait de 220 à 300 morts. Ces chiffres confirment donc les estimations de mortalités avancées dans des études précédentes.
Le rapport relève également une volonté des laboratoires Servier de minimiser, voire cacher, les dangers que présente l'un des principes actifs présents dans le médicament. Les experts reprochent à l'industriel d'avoir présenté le Mediator comme un antidiabétique, en occultant ses propriétés de coupe-faim.
Ce rapport représente pour les milliers de victimes une étape très importante dans la procédure. Versé à l'instruction judiciaire en cours, il devrait permettre une progression rapide de l'instruction menée par le pôle de santé de Paris.
Selon les avocats des victimes, un procès pour tromperie devrait avoir lieu d'ici la fin de l'année. Maître Jean-Christophe Coubris représente 2 500 victimes du Mediator. Il exprime sa satisfaction sur ce rapport qu'il attendait depuis près d'un an.